Notifications
Retirer tout

Connaissez-vous des hypomaniaques chroniques?

10 Posts
4 Utilisateurs
2 Likes
683 Vu
Annabi
(@annabi)
Eminent Member
Inscription: Il y a 3 ans
Posts: 33
Début du sujet  

Bonjour,

J'ai déjà posté un témoignage en tant que compagne d'un bipolaire en déni. Même si je viens de le quitter, je me pose de nombreuses questions sur la bipolarité et je me renseigne au maximum pour que cela fasse un peu de sens dans mon esprit. Je commence vraiment à y voir plus clair car comprendre les mécanismes de la bipolarité retire une part de culpabilité en moi et surtout une grande part de souffrance.

Néanmoins, mon ex compagnon est en phase hypomaniaque depuis plusieurs mois (hyperactivité, projets grandioses inaboutis, il saut du coq à l'âne et parle très vite sans même terminer ses phrases, hypersexualité avec conduites à risque, abus d'alcool, agressivité et colère au moindre grain de sable qui viendrait contredire qu'il est le roi du monde...)

Tout ça dans un déni total puisqu'il va très très bien, mieux que tout le monde, même. 

Bref, insupportable et pourtant, c'est quelqu'un d'adorable, gentil, intelligent et généreux. 

Mais trop c'est trop...

Ma question est: est-ce possible d'être en hypomanie quasi chronique ? Il a eu quelques phases de dépression très courtes( quelques jours tout au plus).

J'ai cru voir quelques lignes là-dessus . Bipolarité de type 1 1/2 avec bipolarité réfractaire. Ça parle à quelqu'un ?

Je me demande aussi comment on peut venir en aide à quelqu'un qui refuse de voir ses problèmes en face et dont la famille n'est pas au courant ( il s'est éloigné depuis longtemps). 

Annonce

C'est quand même très difficile de voir un tel gâchis et d'assister à une auto destruction. 

Je ne dis pas que je vais le sauver...mais je me pose la question de savoir si vous avez déjà eu des résultats positifs dans ce cas de figure...

Merci d'avance!!

 

 

 

 


   
Citation
Setareh
(@setareh)
Trusted Member
Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 63
 

Bonjour Annabi,

Je ne suis certainement pas une référence et je suis toujours dans une singulière confusion par rapport à mon état et à ma maladie mais ce que tu décris est ce qui me correspond le mieux. 

J'ai été des dizaines d'années en quasi hypomanie constante, avec des micro dépressions dont je me relevais assez vite et sans aide. 

Parfois l'hypomanie frôlait la manie et là la descente était plus rude mais bon, je n'ai jamais pensé à la bipolarité puisque je m'en sortais toute seule. Je sentais bien que quelque chose clochait grave mais comme je ne suis pas dans la tête des autres je ne me pensais pas malade. Différente oui mais je croyais que c'était de ma faute, que je n'étais pas assez combative ( n'importe quoi !)  : mon entourage ne cessait de me dire que j'étais une boule d'énergie sans fin. Souvent ils m'admiraient : "tu es la vie même" et du coup j'en ai attiré des "vampires" qui voulaient me sucer cette vitalité ; souvent aussi j'épuisais complètement mon entourage qui ne supportait plus mon "enthousiasme", ma "théâtralité", mon irritabilité voire mon agressivité quand quelque chose n'allait pas dans mon sens ( persuadée que j'étais d'avoir toujours raison). Ou alors je pensais que c'était les autres qui ne comprenaient rien : trop lents, trop mous, trop consensuels.

J'ai fracassé pas mal de gens, j'ai fait n'importe quoi dans ma vie mais je n'en étais consciente que pendant mes courts down. Et ça repartait de plus belle. 

Jusqu'au jour où j'ai enchaîné deux grosses hypomanies/depression mixte ( ou manie depressive ou ..bref les dénominations ne sont pas claires ) et grosse grosse depression.

Je suis suivie, je prends un traitement mais après quelques mois de répit mon hypomanie habituelle reprend le dessus...

Mais je suis plus lucide désormais sur cette maladie. ( Enfin pour être honnête ça dépend : régulièrement je me dis que je ne suis pas malade).  Je discerne davantage que je commence à trop monter. Je serai toujours plus haut que la moyenne des gens je pense mais j'essaie de gérer. Tempérament hyperthymique. 

Je pense que le plus difficile dans le cas de ton copain ( si c'est comme moi), c'est d'accepter qu'il soit malade. 

Je ne connais pas la bipolarité 1 1/2 réfractaire. Tu pourrais m'envoyer un lien ou autre ? Ça m'intéresse du coup 😊

Bon courage à toi !

 


   
RépondreCitation
kust
 kust
(@kust)
Famed Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 3055
 

Il y a des personnalités hyperthymique qui sont toujours plus ou moins up oui

Mais ca dure depuis l adolescence comme ca, pas quelques mois 

Une phase non traité peut durer plusieurs années sans problème même si c est pas normatif 

 

Le Bipolarité type 1 1/2 refractaire dont vous avez parlé ne veut rien dire 

Il y a quelques auteurs qui se sont lancé dans 36 types de bipolarité mais c est tombé en désuétude et ça n a aucun intérêt 

Bon courage


   
RépondreCitation
Annabi
(@annabi)
Eminent Member
Inscription: Il y a 3 ans
Posts: 33
Début du sujet  

@setareh 

Merci beaucoup pour ton témoignage qui vraiment me touche car je reconnais complètement ce dont j'ai été témoin. 

Je crains malheureusement que seul un épisode grave de manie ou de dépression pourrait être un déclic puisque comme tu le décris  si bien, l'hypomanie entraîne un fort sentiment de supériorité dont on ne peut se défaire. 

J'en arrive à me dire que je le souhaite...C'est terrible.

Quant à ce que j'ai lu, ce n'est pas bipolarité de type 1 1/2 avec bipolarité réfractaire, mais hypomanie réfractaire... Je joins le tableau comparatif des dénominations que j'ai trouvé ( voir pièce jointe). Ça me parlait bien, mais rien trouvé de plus . Je vais continuer de chercher...

As-tu réussi à avoir des relations stables? J'imagine que le cheminement vers la connaissance de toi-même t'aide un peu.

J'éprouve un sentiment de tristesse profonde devant ce que je considère comme un immense gâchis. 

Mais je ne peux combattre seule. Et d'ailleurs, ce n'est pas à moi de combattre cette maladie.  Je peux aider et soutenir mais pas à n'importe quel prix non plus.

Bref, c'est douloureux pour les compagnes/ compagnons aussi.

Je laisse le temps faire les choses. Je t'attends pas grand chose mais au moins ça m'aide de comprendre.

Merci encore!!!

Bon courage à toi et bravo pour ton introspection !

 


   
RépondreCitation
Annabi
(@annabi)
Eminent Member
Inscription: Il y a 3 ans
Posts: 33
Début du sujet  

@kust 

Merci! 

Je crois que cette hypomanie dure depuis des années, effectivement. Avec un parcours très chaotique et instable qui va avec.

Je voulais dire " bipolarité de type 1 1/2 avec hypomanie réfractaire ". Visiblement une dénomination de 1999...

Je joins le tableau que j'ai trouvé...

Je te remercie pour ta réponse qui m'éclaire encore davantage...

J'avance. C'est important pour moi de comprendre même si je ne peux pas faire grand chose...

 


   
RépondreCitation
Annabi
(@annabi)
Eminent Member
Inscription: Il y a 3 ans
Posts: 33
Début du sujet  

J'ai trouvé ça...


   
RépondreCitation
Setareh
(@setareh)
Trusted Member
Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 63
 

@annabi 

Je comprends tout à fait quand tu dis que tu le souhaites : rétrospectivement j'aurais "aimé" avoir mes gros crash plus tôt et que le diagnostic soit posé. Ceci dit ma première vraie manie a eu lieu à l'âge de 16 ans (et ça rejoint ce que dit Kust sur le début précoce de ce type de tempérament/hypomanie réfractaire... bref quel que soit le nom qu'on veuille bien lui donner) ; mais à l'époque à part me bourrer de neuroleptiques personne n'a rien vu/fait de plus. Je "récupérais trop vite". J'ai "de la ressource" comme dit aujourd'hui mon psychiatre. 

Donc ce que je peux te dire c'est que ce n'est pas "terrible" ce que tu lui souhaites. C'est certainement le mieux pour lui. C'est lui qui trouverait ça terrible et penserait que tu ne comprends rien ! 

Avant je vivais dans un monde sans passé ni avenir : il n' y avait que le moment présent qui existait. Pas de souvenirs heureux ou douloureux,  je ne les convoquais jamais (donc pas de regrets ni de remords : sauf dans mes courts down et là ça faisait mal mais ça ne durait pas).Pas de réels plans d'avenirs à part des projets tous azimuts. Pas de vraie projection stable et saine. Je vivais dans la discontinuité. Mon moi était discontinu.

Donc oui, mes relations amoureuses et amicales étaient ... à mon image : fulgurantes, intenses, brûlantes et glacées. Beaucoup de relations toxiques aussi. Normal : entre bancals ... Et puis je quittais (c'est toujours moi qui quittais). Sans regarder en arrière. Un coup de scalpel. 

Je culpabilisais énormément dans mes down éphémères : je me voyais monstrueuse, un court instant. 

Alors après, le chemin est difficile : accepter. La maladie. Le fait que tu aies fait souffrir. Le fait que tu aies gâché tes talents, que tu aies coupé abruptement, sans état d'âme des relations riches et vraies. Et l'épuisement. Quand ton corps et ton mental ont été à 300 à l'heure pendant des dizaines d'années (et avec la cohorte de produits délétères qui suivent), on s'use. Beaucoup. Je ne tolère plus le moindre stress. Et mes facultés cognitives en ont pris un coup : concentration, attention...

Oui c'est horrible pour les compagnes/compagnons qui prennent ça de plein fouet sans comprendre, en se remettant sans cesse en question, en assistant, impuissants et en s'épuisant surtout. 

Oui, qu'il fasse/trouve son chemin. Qu'il sache que tu es là, si toutefois un jour il ouvre les yeux - qu'il soit forcé de les ouvrir plutôt. Tant qu'il ne veut rien admettre, si - comme moi - ses down sont trop peu fréquents, trop courts pour qu'il comprenne que l'hypomane n'est pas lui (lui c'est l'hyperthymique, l'hypomanie c'est la maladie en lui), alors tu ne peux rien faire. 

Dur mais tu as tout dit : "laisser le temps faire les choses". 

Prends soin de toi 🙂


   
RépondreCitation
Annabi
(@annabi)
Eminent Member
Inscription: Il y a 3 ans
Posts: 33
Début du sujet  

@setareh 

Ton témoignage est édifiant. Pas de passé, pas d'avenir. Nous devions partir en vacances ensemble 15 jours fin août mais  je n'ai pas pu l'envisager. Il m'en veut énormément. Je suis devenue une ennemie du jour au lendemain. Je pensais que peut-être cette rupture lui ferait prendre conscience de certaines choses. Mais il a tellement l'habitude...

Il se fait toujours quitter et provoque même les ruptures, persuadé que c'est une fatalité et qu'il finira seul.

Bref... Je vais vivre de mon côté et on verra bien. Je lui ai dit que ma porte restait ouverte. Je lui répèterai peut-être plus tard.

Sa solitude extrême me  fait peur mais je pense que ses down sont comme les tiens... Et il repart en hypomanie tout seul comme un grand... 

Merci en tout cas pour tes témoignages.  Vraiment...

Bon courage à toi aussi!

 


   
RépondreCitation
Lagherta
(@lagherta)
Active Member
Inscription: Il y a 3 ans
Posts: 6
 
Posté par: @annabi

Bonjour,

J'ai déjà posté un témoignage en tant que compagne d'un bipolaire en déni. Même si je viens de le quitter, je me pose de nombreuses questions sur la bipolarité et je me renseigne au maximum pour que cela fasse un peu de sens dans mon esprit. Je commence vraiment à y voir plus clair car comprendre les mécanismes de la bipolarité retire une part de culpabilité en moi et surtout une grande part de souffrance.

Néanmoins, mon ex compagnon est en phase hypomaniaque depuis plusieurs mois (hyperactivité, projets grandioses inaboutis, il saut du coq à l'âne et parle très vite sans même terminer ses phrases, hypersexualité avec conduites à risque, abus d'alcool, agressivité et colère au moindre grain de sable qui viendrait contredire qu'il est le roi du monde...)

Tout ça dans un déni total puisqu'il va très très bien, mieux que tout le monde, même. 

Bref, insupportable et pourtant, c'est quelqu'un d'adorable, gentil, intelligent et généreux. 

Mais trop c'est trop...

Ma question est: est-ce possible d'être en hypomanie quasi chronique ? Il a eu quelques phases de dépression très courtes( quelques jours tout au plus).

J'ai cru voir quelques lignes là-dessus . Bipolarité de type 1 1/2 avec bipolarité réfractaire. Ça parle à quelqu'un ?

Je me demande aussi comment on peut venir en aide à quelqu'un qui refuse de voir ses problèmes en face et dont la famille n'est pas au courant ( il s'est éloigné depuis longtemps). 

C'est quand même très difficile de voir un tel gâchis et d'assister à une auto destruction. 

Je ne dis pas que je vais le sauver...mais je me pose la question de savoir si vous avez déjà eu des résultats positifs dans ce cas de figure...

Merci d'avance!!

 

 Bonjour, ou est votre témoignage en tant que compagne d’un bipolaire en déni, ça m’intéresse! Merci!

 

 

 


   
RépondreCitation
Annabi
(@annabi)
Eminent Member
Inscription: Il y a 3 ans
Posts: 33
Début du sujet  

@lagherta 

Bonjour,

Je répondais dans le fil de discussion " ma copine en phase maniaque ".

J'ai aussi connu les coupures incompréhensibles. Mon ex me bloquait pendant 2/3 jours sans raison( à mes yeux) ou pour des broutilles totalement anodines( pour moi).

On ne peut pas penser à la place des autres et je crains qu'il n'ait pas d'explication digne de ce nom lui-même....

Et il y a peut-être la honte et la culpabilité mais en phase up, il ne reconnaîtra rien ni ne pourra se remettre en question. 

J'ai laissé tomber.  C'est trop lourd d'être en attente et de tourner en bourrique. Sans compter que l'hypersexualité peut nous mettre en danger.

C'est triste, mais sans prise en charge adéquate , décidée par lui, il ne faut rien attendre. Ni explication ni changement...

Pour ma part, je crois que mon ex s'était créé une sorte de personnage à la Dr Jekyll et Mr Hyde, au-dessus de tout le monde. Je lui servait de garde fou pour un équilibre précaire et quand je n'étais pas là, alcool, sexe et dépenses outrancière, sans compter les frictions au boulot car ses collègues étaient tous incompétents et que lui était clairvoyant...

Je crois que ce personnage lui donnait l'impression de contrôler les autres à défaut de se contrôler. 

Mais ce n'est que mon interprétation. 

Il avait été diagnostiqué borderline et j'ai découvert qu'il ne voyait plus sa psy qui voulait qu'il passe des tests... Je n'ai jamais su lesquels... mais je ne serais pas étonnée que ce soit au sujet d'une éventuelle bipolarité. 

Je lui ai dit que ma porte restait ouverte et ai été très calme et douce en le quittant car sa solitude m'a toujours fait de la peine.

Mais à mon avis, il trouvera vite une autre béquille...

Bon courage à toi. 

 


   
RépondreCitation
Annonce
Annonce
Annonce