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Ma compagne débute un traitement au lithium.

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Erwan
(@airone29)
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Inscription: Il y a 6 ans
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Début du sujet  

Bonjour tout le monde,

Bon, j'ajoute un nouveau sujet sur les doutes d'un conjoint (et oui un de plus). Mon épouse qui sort d'une hospitalisation, va bientôt y retourner pour débuter un traitement au lithium.

Le parcours de ma femme est le suivant, elle consulte des psychologue et des psychiatre depuis des années, mais jusqu'à présent sans jamais trouver de réponses à ses maux. En début d'année, elle a démissionné de la fonction publique car elle ne supportait plus ses relations avec ses collègues au travail (sentiment d'injustice, problème relationnel ...). Ce fut un épisode douloureux pour elle car elle avait mis énormément d'énergie pour en arrivé là. J'ai moins aussi baisé les bras, jusque là je l'avais toujours soutenu, je dirai même porté, mais je voyais bien que ce n'était plus possible pour elle, je l'ai donc laissé démissioner.

Suite a cette épisode douloureux elle est tombé dans une forme de déprime, mais pas plus inhabituelle que ce que j'avais déjà connu. Elle a surtout chercher à comprendre d'ou venait son problème vis a vis de la vie en société, plus particulièrement au travail (elle n'a jamais été en CDI et c'est toujours elle qui quittait son boulot). C'était la première fois qu'elle se disait que finalement le problème pouvait venir d'elle et non des autres.  Au départ elle pensait être atteinte du syndrome d'Asperger, c'était même une certitude. Son psychiatre lui a donc proposer une hospitalisation. Je l'ai poussé pour qu'elle y aille car pour ma part je ne voyais plus de solution pour l'aider. Très rapidement elle a parlé que l'on se sépare, pas une séparation définitive mais un autre mode de vie... on reste ensemble mais chacun chez soi. A l'hopital, je l'ai vu tombé petit a petit dans la mélancolie et la tristesse. Son psychiatre lui a donc parlé de dépression sévère et lui a proposé un traitement sous anti-dépresseur. Au début c'était beaucoup mieux, on se reconnectait petit a petit, le mode d'hospitalisation a même changé, elle sortait la journée pour y retourner le soir. On devait même passer un superbe week-end en famille... Puis là tout à dérapé... Elle est arrivé sans avoir dormi et surtout après avoir fumé de l'herbe (a priori s'est super facile d'en avoir en hopital psy ???), bref la journée pas top avec les enfants. Elle a commencé a me dire que le lundi elle ne s'occuperai pas des enfants car elle préférait allez fumer des joints avec ses super potes de l'hopital... Autant dire que malgré ma patience et ma bonne volonté, j'ai un peu clashé, j'ai préféré allez faire un tour seul plutôt que de m'énerver. Le samedi soir j'ai réussi a calmer les choses un peu. Le dimanche matin, c'est reparti en live car sexuellement elle n'était pas satisfaite avec moi. Je lui ai donc proposé de la ramener à l’hôpital et je lui ai demandé de raconter son week-end et surtout de dire qu'elle avait fumé. Le dimanche soir, au téléphone, elle semblait s'être calmé et même si on était un peu fâché, elle semblait allé mieux. Le lundi soir je l'ai croisé au moment au je retrait du travail et au moment où elle retournait à l'hopital. Ce fut un moment violent car elle m'annonçait sa volonté ferme de divorcé et surtout que le dimanche elle était ressortie de l'hopital avec un des ses copains/patient, et qu'ils avaient couché ensemble. Avec lui c'était super, il était doux, bref ce qu'elle recherchait. Ca m'a fait un coup, j'ai senti que quelque chose de cassait en moi. Pas parce qu'elle avait couché avec un autre (au final pour moi ce n'est qu'accessoire), mais parce que pour la première fois je l'avais trouvé violente verbalement avec moi...

On s'est revu le mardi, et là c'était mieux... on se séparait mais on restait un peu ensemble... le mercredi c'était à nouveau violent : on ne coucherait plus jamais ensemble. Elle était ultra speed, malgré le fait qu'elle n'avait presque pas dormi et si je lui demandais si elle allait bien, elle me répondait qu'elle était normale et qu'elle allait super bien. Ce mercredi soir elle m'appelle au téléphone car elle a crevé un pneu sur le chemin de l’hôpital et elle me dit qu'elle laisse la voiture pour rentrer en bus... Ce pneu a été une révélation pour moi, car j'ai compris en le voyant qu'elle avait taper un trottoir violemment, et qu'elle n'allait donc pas bien et qu'elle n'était pas malgré ce qu'elle disait dans un état normal. C'est ce soir là que je suis sorti du déni et que j'ai commencé à la voir tel qu'elle était réellement et surtout à filtrer ces propos. J'ai commencé aussi à me protéger en parlant de la situation au travail et en prenant des rendez vous avec des professionnels de la santé, médecin et psychologue.

Son psychiatre lui a proposé d'arrêter son AD car il a constaté qu'il ne lui faisait pas un bon effet. Pour ma part j'ai continuer à prendre des coups, mais j’étais mieux armé ... elle m'a dit qu'elle avait eu un accident de préservatifs et que si elle était enceinte elle se tuerais, qu'elle se foutait des IST ... bref du lourd à avaler pour moi. Malgré cela je n'ai par rompu le dialogue et j'ai même réussi à lui faire parler de la situation à l'infirmière, ça a été pour moi une victoire, car en fin elle acceptait de parler de sa double vie au personnel soignant.

On avait prévu depuis longtemps de partir voir son père et ses soeurs pour les vacances et j'ai à la demande de son père accepté de l'accompagner, surtout pour les enfants, car cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas vu la famille. Au moment de quitter le service, le psychiatre a demandé à la rencontrer : il lui a dit que l'AD l'avait mis dans cet état et qu'il fallait 45 jours pour qu'il disparaisse du sang. Il lui aussi dit qu'elle avait un comportement bipolaire, (mais il ne lui a pas dit qu'elle était bipolaire) et il lui propose donc de commencer un traitement au lithium pour sa prochaine hospitalisation. J'ai pu observé son comportement au cours des vacances et effectivement il y a beaucoup de signe de manie : elle parle vite, elle ne parle que d'elle, elle est très irritable, s'énerve vite, elle dort peu ...

Voila à peu près la situation. Je suis un peu perdu, je ne sais pas trop quoi faire, faut-il prendre ses jambes à son cou ? Faut-il attendre voir ce que le traitement va donner ...

J'ai envie d'attendre, déjà pour l'aider a se soigner, car même si on ne se remet plus ensemble, les enfants ont besoins de leur mère. Et puis malgré tout je suis prêt à lui pardonner beaucoup de choses et non pas à recommencer mais à construire quelque chose de nouveau...

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Maintenant je n'ai pas envi de me faire de faux espoirs et d'attendre quelque chose qui n'arriveras jamais, j'ai aussi besoin de me reconstruire car même si je suis solide, il y a un moment ou je lacherais.

Aujourd'hui ce qui me fait le plus de mal, c'est de savoir qu'elle veut continuer à coucher avec son espèce de doudou (alors qu'elle n'a aucun sentiement, mais il lui fait du bien), qu'ils s'échangent des mots doux,  de ne pas savoir si c'est ce qu'elle souhaite ou si c'est du à la maladie. Si c'est vraiment ce qu'elle veut, je m'en vais sans problème ...

Est ce que je dois parler de sa relation à son psy (je la pousse pour qu'elle le fasse d'elle même car je ne veux pas perdre sa confiance) du fait qu'elle ai fumé du shit chez eux ...

Bref j'suis paumé ... si quelqu'un me retrouve, merci de me ramener aux objets perdus ... lol

Désolé d'avoir été aussi long, et merci à ceux qui ont lu jusqu'au bout.


   
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Marie
(@auraliza)
Estimable Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 229
 

Bonjour

j ai lu avec intérêt votre témoignage......je suis une femme de 48 ans et je’ me reconnais dans le portrait que vous faites de votre femme malheureusement......pour ma part mon mari n ‘ pas supporté et nous avons divorcé. J ai élevé mes enfants seule ( avec un week end sur deux chez leur père) et j ai travaillé dans la fonction publique en étant en permanence arrêtée....je ne Sais pas si je parviendrai à exprimer clairement ma pensée......Aujourd hui je suis considérée par tout le monde comme bipolaire.....je suis traitée comme telle avec AD et teralithe.....malgré les médicaments rien ne change......c est ainsi depuis des années.....j en viens à douter d être bipolaire et je me demande si je n ai pas plutôt un caractère insupportable et asociale.....et je sais une chose c est que si mon mari était resté, les choses auraient été pires car j’en n aurais pas eu de’ limites. En vivant seule, la peur extrême de perturber mes enfants, de ne plus avoir de revenus, etc....tout cela m.a force à me dépasser. Je veux dire que malgré sa maladie, il faut que votre femme se heurte à des barrières....sinon elle n a aucune raison de se prendre en mail. Les médicaments , la thérapie ne font pas tout....il faut aussi que le malade décide de s.en sortir et qu’il prenne conscience qu il ne peut pas faire tout et n importe quoi impunément....ne pas se laisser emporter par ses pulsions.....ma vie est très difficile car je’ me bats en permanence  contre moi même mais la peur d être desocialisee, abandonnée par la société, ( boulot, relation etc.....) me forcent à prendre sur moi et a essayer de me’ depasser. Une fois encore , si votre femme n a pas conscience qu’il y a’ une limite à ne pas franchie, un point de non retour , elle ne cherchera pas s en sortir......par exemple démissionner de’ la fonction publique, ne pas garder un travail.....je comprends ça très bien. Mais étant seule, je n ai pas le choix, je n ai personne pour m.entretenir donc je me fais violence et j’en vais au boulot....et je crois que cela m.evite de m.enfoncer encore un peu plus dans la solitude et la maladie. Être bipolaire ne signifie pas que tout’complrtement Est excusable, les proches de doivent pas tout cautionner sous prétexte qu’on est malade, ce n est pas un service à nous rendre......

je vous souhaite bon courage, ce que l.on vit avec un bipolaire s apparente à l.enfer. Mon mari a refait sa vie, eu d autres enfants et si j en suis malheureuse, mon honnêteté m obligé à dire que la meilleure chose qu’il ait faite pour son bonheur est de m.avoir quittée.....

encore bon courage

marie


   
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Erwan
(@airone29)
New Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 3
Début du sujet  

Bonjour Marie,

Merci pour ton message, il me touche beaucoup. Je n'ai pas l'impression de vivre l'enfer mais un moment difficile comme la vie seule sait nous en préparer. Tu as utilisé le mot abandon et effectivement c'est quelque chose de très fort chez elle, à tel point que j'ai l'impression qu'elle me quitte avant que je ne la quitte. Il y a beaucoup d'incohérence entre ses actes et ses paroles et aujourd'hui j'écoute ce qu'elle me dit mais surtout (et c'est le plus important) j'écoute ses émotions, ses doutes et ses douleurs. C'est elle qui aujourd'hui demande la séparation, mais je sens que c'est elle qui en souffre le plus.

Tu dis que la meilleure chose que ton mari est faite c'est de te quitter car pour toi il est heureux aujourd'hui. C'est un peu le message que me transmet mon épouse, mais est tu sure qu'il soit heureux ?

Aujourd'hui j'ai pris mes distances pour comme tu le dis montrer que je n'accepterais pas tout et aussi pour me ressourcer, prendre du recul. Je ne veux pas ni être le Don Quichotte de la bipolarité ni un Julien Sorel.

Marie j'ai l'impression que tu te dévalorise alors que moi je vois un courage énorme dans ton message, une personnalité forte et un amour incroyable pour tes enfants. Je te souhaite le meilleur et encore merci pour ton message.

Erwan


   
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Marie
(@auraliza)
Estimable Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 229
 

Merci Erwan pour ton gentil message il me touche beaucoup. J ai effectivement tendance à me dévaloriser, j ai une très mauvaise estime de moi, ce qui je crois, est récurrent chez les  bipolaires....tu as l.air d.etre quelqu un de très fort, d.aimant et d équilibré et de tenace, ta femme a beaucoup de chance! Ce que je veux dire, c est que personne ne doit sacrifier sa vie pour une autre personne a moins de risquer de couler avec la’ personne. Fais attention à toi, les bipolaires sont destructeurs et auto destructeurs. Je n ai pas de ressentiment envers mon ex mari, c est quelqu un de très égoïste et il n avait pas l.envie ni l.amour nécessaires pour accepter le défi de cette’ maladie au quotidien. Mais c est son choix.....Je suis toujours malade et je n ai pas vraiment l espoir de guérir mais ma,ligne d’en conduite est d éviter de trop faire de dégâts sur les autres, de les protéger de moi , de mes excès, de mes crises de manie et de dépression un maximum. Aujourd hui mes filles sont grandes et équilibrées. Je ne crois pas avoir fait trop de’ degats. Il faut protéger nos enfants, ils ont droit à une enfance normale et équilibrée, tu dois aussi penser à eux....

je te souhaite beaucoup de courage et au plaisir de’ converser aveć toi

marie


   
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 Anonyme
Inscription: Il y a 54 ans
Posts: 0
 

Ce n'est pas toujours facile de protéger les enfants. Ce sont des éponges à émotions et même si l'on cache notre tristesse, ils ressentent tout !


   
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Isaac
(@isaac)
Eminent Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 36
 

Bonjour Erwan,

Malheureusement des AD prescris à un bipolaire provoquent une phase maniaque. Je te conseille de lire l'histoire de Suzy Favor-Hamilton : https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/718/reader/reader.html#!preferred/1/package/718/pub/719/page/16.

Suite à la prise d'AD, elle a eu une phase maniaque, s'est complètement déconnectée de la réalité avec un cocktail alcool, sexe, drogue. Et cela l'a a même amené à devenir une escort-girl. C'est un cas extrême, mais cela montre le genre de conséquences que les AD peuvent provoquer sur les bipolaires.

Maintenant que ta femme est diagnostiquée, elle aura un traitement adapté à sa bipolarité ce qui lui permettra d'aller bien mieux normalement à plus long terme. Par contre cela peut prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois. D'autant plus qu'après une phase maniaque, une dépression va sûrement revenir. On lui prescrira surement encore des AD mais cette fois à plus faible dose.

Pour le moment, elle est sûrement encore un peu dans cette phase maniaque,  toujours un peu déconnectée de la réalité, pas très cohérente, tu peux continuer le dialogue avec elle tout en gardant tes distances. Et en espérant qu'avec le temps elle se sentira mieux et à ce moment vous pourrez essayer de reconstruire votre couple si tu le veux. 

Je te conseille juste d'attendre pour le moment pour voir comment les choses évoluent.

A+


   
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Erwan
(@airone29)
New Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 3
Début du sujet  

Merci Isaac pour ce témoignage. Effectivement, c'est un peu l'histoire de ma femme en un peu moins trash (quoique, je ne suis peut-être pas au courant de tout). Effectivement j'essaye de dissocier les effets de la maladie et de qui elle est vraiment. Le plus difficile actuellement pour moi c'est qu'elle ne soit pas en clinique, quelque part je me sens responsable et ça c'est dur pour moi car je suis totalement impuissant. La seule chose que je peut faire actuellement, c'est d'en parler autour de moi, a mes amis, à ces amis pour que tous lui disent à quel point elle compte pour nous.

Ce sont des bouteilles à la mer que je jette tous les jours en espérant qu'au gré des courant une des ces bouteilles finisse par l'atteindre.


   
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