Bonjour à tous ! Difficile de résumer 20 ans de galère en quelques lignes. Je suis mariée à une femme bipolaire diagnostiquée. Dès le début de notre relation, les crises furent nombreuses et violentes. Incapable de l’aider plus que je ne le faisais, je lui ai adressé un ultimatum. Tu te fais aider par un spécialiste ou je m’en vais. Elle a accepté et pendant ces 15 dernières années malgré des périodes cycliques difficiles, la situation demeurait vivable, grâce notamment au traitement donné par le psychiatre. Mais ce dernier, il y a un peu plus d’un an a cessé son activité. Depuis la galère s’est transformée en calvaire pour moi et notre fils de 13 ans. Crises tous les soirs, consommation d’alcool excessive, agressivité quasi permanente, menace de suicide ou de départ, incapacité de mener un projet à son terme, destruction systématique de tous ce que nous entreprenons, addiction aux jeux, etc... Le gros problème qui vint se greffer, notre situation pro. Nous sommes comédiens tous les 2, disons que je l’étais à l’origine et elle a exigé de le devenir à son tour, nous avons une compagnie que nous avons créée, ou plus précisément que j’avais créée avec une amie qu’elle a réussi à écarter, donc nous travaillons ensemble et dépendons l’un de l’autre. Je reste avec elle pour trois raisons qui ne sont sans doute pas valable. Pour mon fils, souffrant de plus en plus de la situation, pour conserver ce que nous avons construit (travail, maison, etc…) et aussi parce que je suis conscient du fait que si je l’abandonne, elle sera totalement perdue et seule. Elle a fait le vide complet autour de nous, et c’est moi qui longuement construis les ateliers théâtre qu’elle anime en la préparant elle-même ou qui tient à bout de bras les spectacles qu’elles tentent de créer. La compagnie de théâtre que je dirige est donc son seul et unique employeur. Donc, si séparation, elle n’a absolument plus rien. Pourtant, je suis au bout du rouleau, je ne dors plus et suis totalement seul. En un mot, je ne sais plus comment réagir. Le moindre mot, geste, silence de ma part étant susceptible de provoquer une violente crise, je suis constamment sur le qui-vive.
Bonjour tijan, je suis moi-même bipolaire depuis 4 ans. Je suis passés par des états de dépression et de solitude extrèmes et j'aimerais que tu lises attentivement ce que je vais te dire en esperant que ca puisse t'aiguiller sur le chemin à suivre, la direction à prendre pour remettre les choses dans l'autre paisiblement.
Déjà fais toi aider et trouve une psychologue pour etre bien avec toi-même et fort.
Je ne connais pas ta femme mais je pense la comprendre en tant que malade moi aussi. Dis toi que vous n'êtes plus dans le même monde. La maladie en phase déressive comme en phase maniaque accentue toutes les sensations et les émotions fois 1000. Si ta femme est en phase dépressive, dis toi que à la moindre contrariété elle ressens une colère énorme, elle n'a plus aucune confiance en elle puisque la maladie enlève toutes les sensations agreables de la vie, pareil pour la culpabilité ou la honte que l'on ressens constamment car on ne se sent pas à la hauteur d'une personne "normal" . c'est pourquoi quelque chose de simple comme prendre une douche, se lever le matin, se preparer un repas ou aller travailler devient un combat terrible puique l'énergie et la volonté disparaissent completement.
en plus il y a la pression sociale. Ta femme est en enfer dans son esprit, elle ne ressens plus rien, ni ton amour, ni celui de ton fils et que tu partes ou pas, tu ne l'abandonneras pas puisque dans son esprit elle est déjà profondément seule et abandonnée. Elle est coupée du monde exterieur et ressens une souffrance que tu ne peux pas imaginer et un vide intense que personne ne peux combler. Ce sont les symptômes que toutes les personnes en état de déression profonde ressentent et que moi même j'ai ressentis. Tu ne peux rien faire, elle est sans doute confuse, épuisée, profondément triste. La pire chose à faire c'est de lui dire d'aller mieux ou d'attendre quelque chose d'elle. Si tu l'aimes réellement, si tu veux l'aider à se libérer de ce monstre qui lui prend son corps, son esprit et votre amour alors prends soin d'elle comme d'un bébé. Prends la dans tes bras, répètent lui qu'elle n'est pas un poids, qu'elle n'est pas sa maladie, que tu l'aimes quoi qu'il arrive et que ca pendra le temps que ca prendra. Contactes des maintenant la clinique psychiatrique la plus proche pour qu'elle soit hospitalisée. Elle a besoin de toi maintenant alors agis. Elle ne dois rien avoir à faire attendre et se reposer en etant bien entourée et tu retrouveras ta femme crois moi.
Bonjour Tijan,
J imagine que tu l aimes aussi
Je reste avec elle pour trois raisons qui ne sont sans doute pas valable. Pour mon fils, souffrant de plus en plus de la situation, pour conserver ce que nous avons construit (travail, maison, etc…) et aussi parce que je suis conscient du fait que si je l’abandonne, elle sera totalement perdue et seule.
Bonjour et bienvenue,
Jeanne a tout dit 😉
Tu n'es pas seul, ici tu pourras trouver du réconfort.
Bon courage.
Merci pour ta réponse sincère et juste. Bien sûr, je sais que tu as infiniment raison. Et d’ailleurs, je m’efforce d’agir comme tu le décris si bien, depuis un grand nombre d’années. Le pire je crois c’est la fatigue de se sentir de plus en plus isolé dans ce combat, de voir la personne que l’on aime souffrir tout en étant devenu, bien malgré soi, son « puching ball » même si le terme peut paraître excessif ou peu approprié. Savoir se taire, serrer les dents, lorsque après la crise, la même litanie, listant mes erreurs, fantasmées ou réelles, passées, présentes et même parfois futures, mon comportements insupportable, mes défauts, ma passivité, mes propos… Bref toute une série de jugements négatifs que je dois accepter d’entendre surtout sans argumenter, mais sans me taire vraiment, ni valider entièrement les propos, ayant constaté que l’une ou l’autre de ces réactions est susceptible d’engendrer un nouveau conflit. Mais ta réponse m’apporte un nouveau souffle, merci
Tu imagines bien fantomette, c'est vrai, cela ma paraissait tellement évident que je ne l'ai pas mentionné… Une omission que tu as tout à fait raison de signaler
Super 🙂 , l amour, toujours de l amour, c 'est l essence même.
Après je ne connais pas exactement votre situation, et si ta femme revêt un masque de "tout va bien" devant personnes extérieures, notamment cercle amical etc...
S il elle te demande de ne pas parler de "vos" problèmes, "aux autres"
Bref, tout ça pour dire, que toi aussi tu as besoin d être aidé et entendu, que ce soit par des potes, ou même cercle de parole etc
A toi de négocier, si besoin.
Bonne journée.
Ça me fait plaisir que ma réponse t'ai apportée de l'aide.
Alors je fais te dire quelque chose.
Ce qui m'a fait souffrir pendant ma dépression c'est justement ce comportement de tout mes proches qui pensaient bien faire en faisant comme si tout allait bien alors que moi je ne voulais qu'une chose: qu'on prenne au sérieux ma souffrance.
Je me serais sentie soutenue et aimée si j'avais vue mes proches craquer devant moi, pleurer et me dire qu'il voyait ma détresse et qu'il se sentaient impuissant, j'aurais tout donner pour ca.
Mais ils prenaient sur eux et moi je ressentais ça pour te l'indifférence et c'était pire.
Tu n'as pas à changer pour elle mais a être vrai.
En présence de personnes extérieures , elle va en effet jouer la carte du « tout va bien » . Elle sera drôle, voir euphorique ou décalée, cherchant à mettre en avant l’une des facettes de son métier de comédienne, la clownerie qui est une spécialité artistique qu’elle affectionne. Si présence d’alcool, ça se complique. Elle va boire plus que de raison et rapidement devenir agressive, dérangeante ou extrême dans ses propos. C’est une fois que nous serons seuls que la situation va se dégrader, comme si jouer la comédien du « tout est OK » lui devenait soudain insupportable. Sinon, concernant une aide, m’inscrire à ce forum constitue pour moi le premier pas dans ma décision de chercher un peu d’appui et d’écoute. D'ailleurs, merci à vous tous ! Depuis hier, je me sens un peu moins seul.
Bah oui Tijan 🙂 çà fait du bien de se confier, ça rend plus fort encore.
plus fort, je ne sais pas. Peut être plus résigné ou fataliste. Et puis, parcourant ce forum, on s'aperçoit d'une réalité totalement humain, voir des aussi perdus ou tristes que soit, quelque part, ça rassure. En lisant la plus part des post, je tente auprès de ma femme une attitude de silence bienveillant. Surtout ne pas tenter d'argumenter, laisser glisser tout en étant présent. Ce qui n'empêche pas parfois de serrer le poing dans sa poche. Elle a enfin obtenu un RDV chez un neuro-psy au mois de décembre
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Bonjour,
Mariée à un bipolaire diagnostiqué depuis peu, je découvre cette maladie qui était bien présente depuis des années au sein de notre couple. Je pensais à un pervers narcissique. Il m'a écrasée, rejetée dans tout depuis environ 5 ans, amoureuse, attachée, croyant au bel avenir qu'il me racontait, totalement sous son emprise, j'ai accepté beaucoup de choses, ses absences régulières, son travail 85h/semaine, son indifférence lors de nos rares sorties en société..... C'est un homme qui veut briller auprès de tous, auprès de n'importe qui, un charmeur, un séducteur. Le peu de fois où je me suis confiée sur ce qu'il nous faisait vivre à moi et mes enfants, les gens me rabaissaient et me disaient que c'était moi qui ne méritais pas cet homme si exceptionnel. Et c'est vrai qu'il est exceptionnel, par sa force, son courage, sa détermination, ses réussites. Je suis en dépression depuis plusieurs années et je commence à comprendre qu'il n'y est pas pour rien.
Et puis au mois de juillet, il a une aventure qu'il a désirée et travaillée, il nous dit, nous répète que cette fille qu'il ne connait absolument pas est la femme de sa vie, son grand amour, qu'il n'a jamais connu ça avant et surtout pas avec moi, il part.
Puis reviens 3 jours après, il s'est trompé, il m'aime plus que tout.
Depuis c'est un enfer. Il me met à bout, m'accuse de ne pas l'aimer, de l'avoir quitté... Il m'accuse de ce qu'il m'a fait, les violences morales et physiques contre moi et nos enfants sont régulières . En une phrase, il dit tout et son contraire.
Je me suis évidemment beaucoup renseignée sur sa maladie, je la comprends. On en parle beaucoup aussi avec les enfants.
Ses fameux "amis" pour qui il nous a tant délaissés n'existent pas, sa famille nous rejette, mon entourage me soutient mais ne comprend pas, il n'a jamais été comme ça avec eux.
Son traitement ne fonctionne pas,je lui ai proposé un internement mais il refuse.
Je suis épuisée, mes enfants marqués. Je connais le taux de suicide de cette maladie mais il y a un moment où on ne sait plus quoi faire, on doit se protéger, vivre notre vie, protéger nos enfants....
Bonsoir Bdz,
Je vais me répéter, le post que j'ai fait pour sarah06 est valable pour vous . Que dire de plus, vous avez de rudes épreuves à franchir, des choix à faire, vous savez que la solution c'est un traitement adapté , seulement c'est aussi très difficile d'admettre cette maladie et donc de se soigner . Parfois il faut attendre d'être dans " le trou " pour avoir l'impulsion et remonter . Faites comprendre à votre époux qu'il va tout perdre ... Il aura peut être un déclic . Bon courage .
Il sait qu'il va tout perdre, il a tout fait pour tout perdre et par conséquent, je vais aussi tout perdre. Mais pourquoi nous , conjoint, nous méritons tout ça ?
C'est injuste, la maladie est injuste . Lui, n'est plus vraiment lui même, il n'a plus conscience du danger, il suit son égo sans se soucier des autres, j'appelle ça son inconscience ... Je n'ai pas de réponse à votre question, j'ai subi aussi à un moment donné et ma famille aussi . J'ai perdu tous mes jobs, j'ai eu la camisole physique, j'ai été en garde à vue, et après , quelque chose en moi a dit ; "stop " et je me suis soignée . Depuis tout va bien, sauf une grosse prise de poids .
@bdz
je comprends ce que tu vis, partageant pas mal de tes angoisses. J'essaie de trouver, parfois, au hasard des crises, des petits moments de répit. Lorsqu'elle va mieux, je m'accroche à un amour, le mien, certainement, le sien, je l'espère, je le pense, même si est très maltraité par la maladie. Je n'ai guère de temps pour moi, car il faut être dispo constamment. J'ai fait ce choix pour le moment, celui de tenir, pour mon fils et moi même… Pour elle aussi. Elle n'est pas responsable. Et je me rappelle du "pour le meilleur et le pire" . Je m'accroche au meilleur pour supporter le pire. Mais personne n'est obligé de faire ce choix. Surtout, ne te laisse pas détruire. Obligé de partir, je reviens vite sur le forum.
