Bonjour à tous,
Aujourd’hui je suis en colère et triste... Une fois de plus ce monstre à qui j’essaye d’échapper à gagner la course... Une nouvelle dépression met ma vie entre parenthèse.
Comment accepter et me résigner? Cela fait 7 ans que je suis diagnostiquée, j’ai accepté le terme Bipolaire, j’ai accepté le traitement aussi mais je me rend compte que je négocie avec elle, je suis dans une lutte permanente.
Je n’ai rien mis en place pour m’alléger la vie car en réalité je ne l’accepte pas alors j’essaye de faire semblant mais aujourd’hui je n’y arrive plus... Je me rend bien compte que j’enchaîne les arrêt maladie et que je tourne en rond. J’ai de la peine à imaginer devoir lui donner de la place pour vivre plus sereinement. C’est dur...
Cordialement
Valentine
C'est pas facile.
Quand mon père (bipo) est mort et que j'ai pris conscience que moi aussi, mon premier reflexe a été de refuser de regarder cette épée de Damoclès au dessus de ma tête. Pour moi c'était comme être condamnée, surtout parce dans ma famille, ce trouble était vu comme une tragédie.
Et puis, là où je bosse, il y a eu pas mal de remous niveau ambiance, et pour compenser, pas mal de teambuildings, du genre à devoir dire des choses positives sur tes collègues. Bien sûr, parfois ça ressemble à des compliments forcés tout creux. Mais certains qui sont presque des potes m'on dit des choses qui résonnaient avec le trouble (sans être au courant, bien sûr). Par exemple : "tu prends souvent un long temps d'observation et de reflexion avant d'agir, ce que tu fais est d'autant plus percutant", ou "parfois on croit t'avoir perdue, que t'est au fond du trou, et tu trouves toute seule la force de te relever et de te lancer dans des nouvelles choses".
Bref. Tout ça finit par me laisser penser que, certes, être bipolaire c'est chiant. Mais certains aspects ont aussi des avantages, par exemple être capable de prendre différentes perspectives sur les choses suivant les phases.
Quand on est en dépression, il faut accepter les conséquences : accepter d'en faire moins sans culpabiliser, accepter de ne plus avoir confiance en soi, accepter de se renfermer sur soi-même un moment. Trouver des moyens de compenser. Quand je n'ai pas confiance en moi, je demande sans arrêt l'avis de mes collegues. Ça les flatte, et moi ça m'aide à avancer. Je fais des tâches "de bas étage" pour les soulager sans me fatiguer intellectuellement.
Bref, on n'a pas le choix. Il faut faire passer le temps d'une façon ou d'une autre, autant que ça soit le moins pénible possible. Il faut s'occuper, s'endormir un peu le cerveau avec des choses simples. La chance qu'on a, c'est qu'avec le temps on est presque sûrs que ça passera.
Je te conseille de lire L'Éloge de la fuite. D'après l'auteur, il y a très peu de façons de s'enfuir de notre société (qu'il présente sous un très mauvais jour) : l'imaginaire, la drogue ou... la folie. Par conséquent les fous et les marginaux ne méritent selon lui aucune compassion, car ils sont (selon lui toujours) sortis des "règles du jeu" social - et quelle chance !
Et surtout, le plus important en phase dépressive : relativiser ! Ok ça sonne facile à dire, comme ça. Mais ce n'est pas de ta faute si tu te sens mal. C'est la chimie de ton cerveau qui s'est merdé. Faut pas en rajouter en alimentant les pensées sombres.
Tu es toujours la même personne. Tu n'est pas ta maladie. Tu as le droit d'aller mal, tu as le droit de dormir 12h par jour, de ne pas faire le ménage, de ne pas bosser - tu es malade, c'est comme si t'avais la grippe mais en plus long avec des idées noires à la place de la fièvre. Il faut trouver des moyens de "se défendre" ou du moins, d'encaisser les coups le temps de reprendre son souffle.
Difficile d'accepter, oui. Accepter ne veut pas dire être une victime. Si tu vois ton handicap psychique comme un monstre c'est toi que tu n'acceptes pas. Quand on a un handicap physique on doit l'accepter, c'est pareil. Sois plus douce avec toi même 😉
Merci pour ton message!
Dans ton travail, tes collègues sont au courant?
Comme tu le dis, il faut accepter les conséquences... Et c’est vrai on a pas le choix alors autant se faire du bien avec ce que l’on peut.
Merci pour le conseil de cette lecture, je vais me l’offrir :-).
Valentine
Merci, effectivement j’ai besoin d’être plus douce avec moi-même. Comme tu dis c’est pas ma faute mais je ne sais pas pourquoi par moment j’en ai l’impression... Comme si cette nouvelle dépression je l’avais chercher alors que ce n’est pas le cas.
Merci, c’est vrai c’est ma chimie de mon cerveau qui fait défaut. Et je ne peux rien maîtriser.
J'en ai un qui a deviné tout seul (limite il m'a diagnostiqué à ma place), et qui s'est mis à en parler à au moins un autre, ce qui m'a beaucoup vexée quand je l'ai appris.
Du coup j'en ai parlé seulement avec mon chef et ma directrice pour crever l'abcès avant que ça prenne de l'ampleur, et pour eux c'est pas un sujet dans le cadre du boulot, c'est privé et ils considèrent que ça n'affecte pas mon travail, et que du coup, ça na les regarde pas, même si ils ont apprécié ma franchise.
Du coup ils sont bien d'accord avec moi sur l'idée que si ça sort de la bouche de quelqu'un d'autre qu'eux deux, c'est déplacé.
Salut je suis maintenant depuis 5 mois en très grande phase dépressive
Je garde bien en mémoire les moments hypomanie et la dernière manie qui fut un véritable tsunami
J'écoute un maximum mes besoins vitaux DORMIR peu importe le nombre d'heures et beaucoup d'eau tisanes. Préparer ses repas c'est contraignant en ces temps difficile pas de culpabilité à cuisiner des choses qui t'econnomise de d'énergie
Sortir 2 à 3 fois par semaine avec famille et amis de confiance qui comprennent si le rdv annulé
Je reste en contact avec le cmp infirmier ou psy une fois par semaine
Ménage quand je peux
Course toute les 2 semaines si possible pour m'éviter trop de stress
Le silence et le vide le manque d'envie de plaisir c'est horrible seulement un progrès même de la taille d'une micro-poussière : pour moi c'est une victoire
Je réfléchis sur mon enfance tous les chemins qui m'ont amené aux hospilisations à la prise de conscience qu'est la maladie
Certes elle fait partie de nous mais elle ne nous définit pas tout à chacun
Ces vagues de dépression donnent l'impression de sombrer, mais ne dit-on pas ? Après la pluie le beau temps ! Espoir force amour
Bonjour,
Si la réponse à la question n'a pas de sens pour toi ou qu'il n'y a pas de bonne réponse, tu peux changer la question.
Ta question implique qu'il faille accepter.
J ai rien compris
Ca veut dire quoi accepter concretement :d
Accepter = faire avec. Accepter quand ça va pas bien et relativiser. Accepter quand ça va trop bien et freiner.
@kust C'est comme quand t'es obligé de bosser avec un collegue super chiant que tu peux pas blairer. Si tu veux faire avancer le boulot, faut l'accepter au lieu de se braquer, se battre, s'engueuler, etc.
Donc je rejoins elo sur le "faire avec". T'façon on a pas le choix.
