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Retirer tout

besoin de réconfort

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Nenie
(@nenie)
New Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 4
Début du sujet  

Bonjour, je suis Nénie, j'ai 36 ans, mariée, 2 enfants, vie apparemment classique! mais je suis bipolaire diagnostiquée depuis environ 5 ans. 🙄 

Je suis suivie par un psychiatre qui, avec tout le respect que je lui dois, me prescrit des traitements (que je ne veux plus prendre) et me met en arrêt de travail sans même pousser le diagnostique: je ne sais même pas à quelle famille de bipo j'appartiens...

je suis actuellement très mal, je sens que je suis "en crise", alors j'essaie de lutter chaque jour, heure par heure en cachant mon mal être à mon entourage, mais il m'est de plus en  plus difficile de faire semblant.

Je pense avoir besoin de me sentir moins seule et comprise dans cette solitude alors si vous pensez pouvoir m'aider, vos messages seront d'un grand réconfort pour moi 😊 

A bientôt, j'espère vous lire... 😉 


   
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Ste.pha.ne
(@ste-pha-ne)
Eminent Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 33
 

Salut Nenie,

je lis bien ton besoin de compréhension et je partage avec toi.

j’espère moi aussi trouver cela ici.

je manque à l’instant de temps pour te répondre mais je t’envoie mes pensées amicales.

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bon courage.

stéphane


   
Nenie reacted
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ikzat
(@ikzat)
Trusted Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 67
 

Bonjour Nenie

Se sentir seule dans des moments douloureux ajoutent encore à la douleur. Trouver des gens avec qui tu te sens comprise t’apporterait beaucoup. 

N’y a-t-il pas une personne de ton entourage à qui tu pourrais te confier ? Tu ne dis pas s’ils sont au courant de ton diagnostic et comment ils réagissent. Pouvoir compter sur tes proches t’aiderait beaucoup. 

La relation avec le psychiatre est toujours très personnelle, mais c’est sûr qu’établir une relation de confiance est essentiel. Tu peux lui dire tes doutes, tes questions. Si par contre tu ne crois plus du tout en lui, tu peux essayer d’en changer, mais je sais que c’est dur quand on est mal et que ce n’est pas forcément une bonne idée car il te connait. 

Je te souhaite beaucoup de courage et de patience pour aller mieux. 


   
Nenie reacted
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Sabrina
(@sabrinette)
Eminent Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 21
 

Bonjour Nenie, 

Je réponds à ton message afin de t'envoyer beaucoup d'espoir face à la maladie.

Je me me présente, je suis Sabrina 44 ans mariée et un garçon de 7 ans adorable. Je suis diagnostiquée bipolaire depuis 6 ans. J'ai eu des épisodes délirants (plutôt très graves) avec 4 hospitalisations et 3 TS à mon actif. C'est pour te dire que j'ai passé des moments de crises extrêmement douloureux et assez monumentaux (Exemple parmi d'autres : j'ai pris sur un coup de tête un billet pour Bali car je croyais qu'une personne m'attendais sur place et pour moi c'était une question de vie ou de mort ! J'y ai passé 15 jours à explorer l'île en fond et en combles dans un délire complètement mystique...bref de la folie).

J'étais absolument convaincue que mon mari (qui est un homme exceptionnel somme toute, bourré d'amour, de bon sens, d'intelligence et de bienveillance) œuvrait pour le diable dont le let motiv dans la vie était de faire le mal... Bref les épisodes de mes délires ont du êtres passionnants pour mon psy certes...Mais je vais m'abstenir de tout énumérer.

J'ai donc été en AT plus de 2 ans par intermittence et j'étais en phase dépressive grave, puis prostrée par le traitement culpabilisant d'être une mauvaise mère et une conjointe inenvisageable dans ces conditions ! Une énorme souffrance pour moi et les miens.

Pourtant dans ces moment là,  j'avais complètement conscience de la situation déplorable intellectuellement mais incapable de me bouger physiquement, en résumé l'enfer du mal être et du mal vivre qui te colle à la peau. Néanmoins, l'envie profonde de m'en sortir a toujours été présente en moi.

Le levier de la "dignité humaine " fonctionne à merveille chez moi (question d'éducation probablement). Mon désir le plus intense était d'être dans le regard de mes proches et à mes yeux aussi, tenace, heureuse, responsable et digne de confiance.

Après des mois d'inertie rythmés par les visites au cmp et chez le psy (je ne pouvais rien faire d'autre), j'ai énormément réfléchi aux moyens concrets de m'en sortir. Pour moi c'était tout d’abord de trouver un poste me correspondant (salaire, compétences, secteur d'activité...) près de chez moi afin d'avoir l'équilibre entre ma vie familiale et professionnelle, et bien crois moi ou non ! J'ai exactement trouvé à 8 min de chez moi depuis 3 ans !!! ( j'ai cherché 2 ans sans relâche). Le pur bonheur en somme.

De cette étape, tout le reste c'est déclenché positivement, j'adore cuisiner et j'ai le temps de préparer la popote pour mes 2 loulous, c'est une chose simple, mais qui me rend extrêmement heureuse. Je vais chercher mon fils à la sortie de l'école pas trop tard et nous avons le temps de faire ensemble soit les devoirs, ou de la peinture, une balade en forêt ou un atelier tarte aux pommes (même en semaine!). Avec mon mari je suis de nouveau disponible et à l'écoute, bref une seconde lune de miel. Je me pomponne et j'adore ça ! J'ai le temps de lire aussi, c'est important pour moi et surtout je suis complètement stable (avec un traitement au dosage faible désormais) depuis 4 ans. 

Pour toi Nenie, quelles sont tes envies profondes dans la vie ? Ce qui te rendrait véritablement heureuse quant aux petites choses du quotidien ? Quelle est l'image intérieure authentique de toi même que tu aimerais faire ressortir en surface, celle qui est totalement intouchable par la bipolarité ? 

J’espère sincèrement que ces questions t'aiderons mettre le point sur l'essentiel de notre essence profonde à tous, point sur lequel (je pense) ne peut pas être altéré par la maladie et peu importe les circonstances.

Je suis de tout cœur avec toi. Au plaisir de te lire


   
Nenie, seb and Ste.pha.ne reacted
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Nenie
(@nenie)
New Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 4
Début du sujet  

Bonjour Stéphane,

Merci pour ton message, c'est toujours agréable de se sentir moins seule...

Nénie


   
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Nenie
(@nenie)
New Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 4
Début du sujet  

c'est un peu ce que je viens chercher ici, des personnes qui me comprennent, des témoignages, du soutien car non, même si mes proches sont au courant de mon diagnostique, ils ne me soutiennent pas du fait que j'arrive suffisamment à le leur cacher pour les préserver mais à l'intérieur aïe aïe aïe! que c'est dur...

Et puis changer de psy, j'aimerais vraiment mais pas un seul de dispo sur ma ville alors je suis coincée avec lui. Les entretiens durent environ 10 mins 1/4 d'heure, est-ce normal? 

En tout cas, merci pour ton message qui me fait me sentir un peu moins isolée 


   
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Nenie
(@nenie)
New Member
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Posts: 4
Début du sujet  

Bonsoir Sabrina, 

Tout d'abord un grand merci pour ton témoignage et pour le temps passé pour moi... Ton "histoire" me touche sincèrement et je suis heureuse de lire que tu es maintenant stable et heureuse! 

Mon traitement me soulageait et apaisait mon mal-être mais me rendait trop "passive" par rapport à ma vie, trop en retrait vis- à-vis de mon entourage et m'empêchait de prendre quelconque décision (impression d'être spectatrice), mon psy me l'a donc arrêté en me laissant sous anti-dépresseur et anxiolytique. Je me demande aujourd'hui si je dois reprendre les thymorégulateurs... 

J'aime moi aussi lire mais j'ai beaucoup de mal à me concentrer en ce moment alors je patiente! Aujourd'hui j'ai fait de la peinture, ça m'a fait du bien de m'évader un peu car j'ai la tête en vrac à vrai dire! Le cerveau qui n'arrête jamais quelle misère. Bref je vais m'arrêter là car tu risques d'être saoulée! lol

Je te souhaite une très bonne soirée avec tes 2 hommes, au plaisir de te lire prochainement... et encore merci Sabrina!


   
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ikzat
(@ikzat)
Trusted Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 67
 
Posté par: Nenie

c'est un peu ce que je viens chercher ici, des personnes qui me comprennent, des témoignages, du soutien car non, même si mes proches sont au courant de mon diagnostique, ils ne me soutiennent pas du fait que j'arrive suffisamment à le leur cacher pour les préserver mais à l'intérieur aïe aïe aïe! que c'est dur...

C’est louable de vouloir préserver ses proches, mais peut-être qu’en ne leur disant rien, tu ne te préserves pas suffisamment toi-même. Parler un peu de toi, évoquer tes besoins, ce n’est pas forcément les accabler. Il ne s’agit pas de tout déballer, mais de partager avec eux certaines des choses que tu vis intérieurement, qui pourra te donner l’impression d’être reconnue dans ta souffrance. En tout cas je te recommande vraiment une démarche en ce sens, si tu as une relation de confiance avec tes proches. 


   
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ikzat
(@ikzat)
Trusted Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 67
 
Posté par: Nenie

Et puis changer de psy, j'aimerais vraiment mais pas un seul de dispo sur ma ville alors je suis coincée avec lui. Les entretiens durent environ 10 mins 1/4 d'heure, est-ce normal? 

Effectivement, difficile de changer de psy dans ces conditions 🙁 La durée me paraît courte, pour moi qui suis suivi en CMP c’est plutôt 20-30 min. Est-ce que tu te sens écoutée malgré tout ? Pour ce qui est du type de bipolarité, personnellement je pense que ce n’est pas très important. Pendant longtemps, personne ne m’a rien dit non plus. 

Pour le traitement, les symptômes que tu décris (passivité, retrait) peuvent aussi être liés à la dépression. 


   
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Sabrina
(@sabrinette)
Eminent Member
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Posts: 21
 

Bonsoir Nénie, 

Je te rassure sur un point, tu ne me saoules absolument pas :). Je ne serais pas ici et dans ce cas et ne prendrais pas la peine d'écrire un mot ! Globalement je lis l'ensemble des témoignages et ce qui est sincèrement remarquable c'est l'authenticité qui en ressort, en tous cas c'est ma perception. Globalement ça "sonne" juste et c'est cela précisément qui fait écho, donc du bien. Et n'y a t-il pas de meilleure thérapie que l'écriture en soi ?   Et cherry on the cake 🙂 l'échange des points de vue aussi est là !

Evidemment, je te rejoins totalement sur l'effet du traitement, quelle lourdeur de ne plus pouvoir bouger ne serait-ce qu'un cil, d'avoir l'impression que le reste du monde tourne sans toi, de ne plus avoir la possession de ton corps qui dans cette apathie grandiose devient un handicap, voir même un boulet au lieu d'être l'enveloppe et le soutient que te donne l’énergie de te mouvoir. Comme je te comprends ! Cette impuissance est intolérable surtout quand depuis des lustres on a eu l'habitude de vivre à cent à l'heure. Quel choc !

Au départ, cet accablement permanent et ce calme subit, m'a complètement éteinte. Cette passivité "imposée" par le traitement a totalement exacerbé ma méfiance vis à vis des soins que l'on pouvait me prodiguer. Je n'y croyait tout simplement pas : Délires, TS, hôpital, psy, traitement, AT, cmp, et immobilisme = guérison ???? Mais de qui ce moque-t-on ? Me disais-je. Suis-je censée me sentir mieux docteur assommée par ce traitement de cheval ? Ou alors l'éthique médicale française à pour politique d’anesthésier les fous, de les neutraliser ? Voire de les lobotomiser au pire ? 🙂 

Bref, il m'a fallu tu temps pour deviner que l’électrochoc utilisé en psychiatrie moderne se situe précisément à cet endroit. Le traitement te ralenti, "éteint" ton cerveau et ton corps, te fait dormir à outrance, te permet de passer en revue tous les événements de ta vie qui dans la situation actuelle te semblent totalement improbables. C'est une façon efficace, je trouve, d'oser poser un long regard sur soi, de toute façon, on a pas le choix, c'est la seule chose qui nous reste et que l'on est encore capable de faire assis ou allongé.

Aussi étrange que cela puisse paraître, dans mon introspection profonde, la cause principale de mon penchant à la culpabilisation c'était d'être malade ! Je pouvais me trouver un tas de circonstances atténuantes à toutes mes conneries antérieures (et il y en a, on en a tous d'ailleurs je pense). Mais la bipolarité : NON, ça alors ! Ça ne passait pas. Je m'en voulais à mort d'être porteuse d'une maladie psychique, que la perte de contrôle de mon esprit ai pu me dépasser à ce niveau. 

L’acceptation du diagnostique a été le plus dur a encaisser pour moi. Est-ce désormais ma nouvelle identité ? Suis-je réduite à ce terme ? Bipolaire ! Ok d'accord, donc maintenant le monde se divise en deux catégories ? Les fous et les autres ? Je me situe où en fait ? C'est quoi tout ça ? Une secte, un circuit, un passage obligé, un enfermement, une étiquette ? Bref, là pour le coup c'était mon cerveau le truand ! 🙂

Ayant tout de même l'esprit plutôt subversif à la base, l'acquiescement face à cet état de fait a paradoxalement sublimé ma soif de liberté individuelle, me permettant justement de rejeter en bloc l'étiquette, le jugement et les à priori vis à vis de mon "bagage" psychiatrique (c'est intérieur, il est vrai que dans ma vie quotidienne, je ne le crie pas sur les toits, au boulot par exemple).

Bref, le cercle : cacheton, hosto, rechute, délires, me faire du mal, mal aux autres, malade, folle, condescendance du corps médical ou autre (ça arrive), victimisation (aussi un peu quand même), violence, faiblesse, désespoir, psy, pitié, intolérance, jugement, obséquiosité d’autrui, anesthésie sociale, désamour, culpabilité... Très peu pour moi, mon envie profonde de maîtriser ma vie et mon image était plus forte même dans mon inertie. 

De fil en aiguille, l'arrêt sur image de ma pauvre existence est devenu apaisement la frontière est mince en fait. Ma pathologie ? Une originalité de ma personnalité. Accepter sa folie, n'est-ce pas déjà un grand pas vers la clairvoyance et le bon sens ? Ma sensibilité exacerbée ? L'intelligence du cœur. Les aventures extraordinaires de mes moments superbes (et avouables) ?? Des histoires à raconter (et je le souhaite de tout cœur) à mes futurs petits enfants si la providence me conduit aussi jusque là. 

Lorsque mon discours et ma vision des choses devenait plus clair et rationnel, mon médecin a ajusté progressivement le traitement (depuis 4 ans je prends 2mg de Rispéridone autant dire rien, et ca me va très bien). Pas de paralysie, pas de prise de poids, pas de déprime. Mais, la sérénité, la persévérance, la bienveillance et la confiance nourrissant quotidiennement l’énergie, l'envie, la bonne humeur, le sourire, la niaque, LA VIE quoi :).

Bref ma survie momentanée a mis en exergue ma capacité de ressource et la lumière sur mes zones d'ombres, celles qui était justement bien occultée par une surexcitation permanente qui certes se compose de beaucoup de coups d'éclat mais sans véritable saveur délicate à mon sens.

Même si c'est difficile a supporter, la récupération de ta concentration et de tes capacités (sur le long terme) passent forcement pas ce bouleversement total de rythme de vie, te permettant d'envisager une tout autre façon de faire. 

Qu'en penses-tu ? 

Bises et au plaisir de te lire. 

Bonne soirée, 

Sabrina 🙂


   
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