Salut les amis,
Je me suis décidée à m'inscrire au forum car je lis les témoignages avec beaucoup de compassion.
J'ai décidé d'écrire car je cherche du réconfort, j'ai l'impression que mon entourage (mon copain) est un peu dépassé et me pousse à m'en sortir coûte que coûte (car il crois en moi ...).
Bref, j'ai 27 , je vis à Paris, et je présente des symptômes de troubles de comportements depuis mes 15 ans. Arrivée à bout en juin 2018, je vais consulter. Le médecin me prescrit :
- 112mg / jour d'effexor (3 comprimés de 37,5)
-250 mg de lamictal / jour
- 1 mg de lorazepram / jour
Il essaye de savoir si je suis bipolaire ou simplement cyclothymique. Je n'en sais rien. Je sais juste que ma vie à changer depuis que je prends du lamictal. Et que je ne me vois pas arrêter l'effexor ni le lorazepram (dont la prescription est limitée à 12 semaines).
Je ne sais pas pour vous mais j'ai l'impression que je vais chez mon dealer. En plus aucune thérapie, des séances de 15 min où il me demande comment je vais. Parfois bien parfois en pleurs. Augmentation de dose, au revoir mademoiselle.
Je ne sais pas comment faire pour trouver un bon psychiatre. Ca fait simplement 3 mois et je pense que si j'arrête... c'est inenvisageable pour moi. Donc ce psychiatre-dealer, ça me vas très bien.
En même temps, je me demande ce qui se passerait si j'arrêtais. Est-ce que je suis vraiment malade ? Si je collapse complétement, peut-être que je pourrai me convaincre de la pathologie et de l'efficacité
J'ai une vie très chargée, avec un sentiment de responsabilité accru qui fait que je ne sais pas dire non et que j'ai une telle façade "heureuse" en publique que personne ne se doute de qui je suis à l'intérieur.
Je sais que ça fait bizarre dit comme ça, mais j'aimerai bien juste disparaître pour un bout de temps. Flotter quelque part sans rien. Fuguer dans une forêt, même quelque heures... Le suicide j'y pense sans spécialement vouloir le faire. Je me dis que dans mon cas, ce serait vraiment stupide. Mais c'est devenu un compagnon, une idée que j'invoque quand je me dis que je n'y arriverai pas, à gérer ma vie ou quand je culpabilise de ne pas être reconnaissante de la vie que j'ai. Du coup je pense au suicide et ça me réconforte. Parce que ce serait ce qu'il y a de pire, et penser au pire réconforte. "Il y a toujours pire que soi, il faut relativiser". Plutôt vivante que ...
Enfin bref. Rien que le fait de vous écrire, à vous toutes et tous, me réconforte. C'est bizarre mais les forum c'est comme une grande famille, avec un point commun qui nous lie. Je ne sais pas si je serai diagnostiquée à 100%, le dealer me dit que pour l'instant, pas la peine de lithium et que c'est une bonne nouvelle. Voilà...
Je remercie ceux qui ont lu et m'excuse si ce message apparait comme déprimant.
Je vous offre toutes et tous un sourire et vous dit que même pour vous, même pour nous, la vie est et sera belle.
Annalyn
❤️❤️❤️😊
Bonjour Annalyn,
merci d'avoir partagé où tu en es. C'est sur que ça aide à se sentir libéré de tout un tas de chose, mais aussi, personellement, savoir que quelqu'un d'autre traverse les mêmes moments, ou bien qu'une personne peut etre traversée par les mêmes idées peut être un grand réconfort.
La phrase justement où tu dis que tu aimerais bien disparaître un moment, flotter quelque part sans rien, c'est tout moi, quand "tout" devient trop. Ca peut être "tout" dans le quotidien, mais principalement tout ce qui se passe dans ma tête, les idées bizarres, des visions, des ressentis, une surcharge émotionelle et sensorielle surtout qui font que je veux juste me retrouver dans une bulle, juste moi, flotter, mettre pause sur le reste et me donner le temps de respirer à pleins poumons plutôt que de toujours courir, soit pour échapper à quelque chose dans ma tête ou pour faire ce que je dois faire.
C'est vrai que les psy peuvent être comme des distributeurs automatiques de temps en temps! Il me semble que prendre rdv avec une thérapeute en plus de ta psy serait peut être une bonne chose, histoire d'avoir de l'aide pour t'aider à traverser cette étape, en plus de la béquille chimique. Demande peut-etre à ta psy si elle connait des thérapeutes avec qui elle est en relation? Si elle se connaisse, ce serait encore mieux pour qu'elles puissent communiquer entre elles etc... Et comme tu sembles envahies par tout ce qui se passe, tes responsabilités, ta "maladie" (je mets juste les guillements parce que tu ne sais pas laquelle pour le moment, et non pas parce que je doute de ce que tu dis!!), apprends à dire non au taf, et aux autres. C'est vraiment important. Pour le moment, c'est toi qui prime. Tu es la priorité. Si tu peux échapper à cette saloperie (désolé les bipotes, mais je vois vraiment rien de positif dans la bipolarité pour le moment!) fais ce que tu peux. Va peut être voir ton généraliste et demande un arrêt du travail pendant quelques semaines, histoire que tu arrives à te remettre sur pieds? Ca ne serait-pas une mauvaise idée peut être.
Prends chaque jour comme il vient sans te mettre la pression et surtout, c'est le moment d'être un peu égoiste et penser à toi 🙂
Bonjour/soir
les psy, des dealers ? T'imagine pas le nombre de fois où, en poussant la porte des psy on me demandait quel médicament je voulais. Un truc de dingue quand on y reffléchis 5mn ... Je dirai 75% d'entre eux on cette réaction… au moins ! Oui, je ne suis pas tombé sur les bons (j'ai pas assez de doigt pour en faire le nombre au total, hospitalisation compris).
Tu parle du suicide comme d'une amie ?
Vache, cela ca me choque !
Nan, j'te jure, c'est choquant !
Pour l'avoir fait souvent, j'ai jamais considéré que s'était un ami, une fatalité oui, mais un ami … bah non. Ou alors un faux ami, comme en francais, un mot qui s'écrit pas de la manière dont il se dit. (c'est une méthaphore).
Tu en as déjà parlé a ton psy dans les 15mn que dure ta scéance ? Met lui dans les dents un jour quand il te demande si tu va bien.
« Je vais bien, je suis venu avec mon ami le suicide du fait qu'ici en ¼ d'h on aborde aucun problème, au moins lui me récomforte en me faisant relativiser »,
parce que je te rassure tout de suite, en ¼ tu as le temps de discuter de rien du tout.
« bonjour ! ca va ? un petit cacheton ? à bientôt ? » c'est un résumé rapide mais j'dois pas etre loin de la vérité.
Perso, j'me tirerai, mais c'est une opinion personnelle. Médoc tout seul c'est comme du mercurochrome sur jambe de bois, ca t'aidera pas a marcher, ca sert a rien. S'il attend que tu pète un plomb pour te soigner, c'est malheureux (pour toi) et désolant (pour lui). Tu perd du temps et dans la maladie psy, plus t'attend, pire c'est !
Sans doute est-ce pour cela que j'ai une confiance très relative dans le corps médical.
Le serment d'hypocrate ? Un serment d'hypocrite …
Quand a dire "non", là, j'peux pas t'aider et j'suis pas sur que cela soit une maladie. Te mettre en arret, ca changera pas grand chose. Si, au boulot, on te demandera « comment ca va », « on t'a pas vu quelques semaines » alors que dans le meme temps, tu te rendra compte que personne de ton taff ne t'aura téléphoner durant ton absence. On téléphone aux gens quand ils accouchent, rarement ou pas quand ils font une dépression, à croire que cela s'attrape dans l'air comme la gripe !!!
Faut dire que la plupart des gens sont d'une rare bétise ! Dans les années 90, on serrait pas la main aux sidaïques, on pensait que ca s'attrapait ainsi, t'a qu'a voir leur culture !
Attention au burn-out cependant, moi, c'est ca qui a rendu « visible » ma maladie et je ne peux que te conseiller de ne pas prendre cela « à la légère » ou dire « aux autres, pas à moi ».
Personnellement, je me range de l'avis de « va voir ton médecin traitant « voir, « de famille », quelqu'un qui te connait bien. Il prendra le temps de t'écouter, c'est pas un psy mais son avis sera plein de bon sens.
Médite dessus
bon courage !!!