Bonjour Violette60,

Nouvellement inscrite, je peux t'affirmer que je ressens les mêmes troubles que toi en ce moment et ce depuis longtemps. Diagnostiquée bipolaire à 21 ans, après un avortement, je me suis toujours sentie différente : absente, les yeux dans le vague comme je l'ai pu constater sur des photos et ce jusqu'à maintenant. J'aurai bientôt 47 ans et en ce moment, car je sais que cela n'est que passager, j'ai des trous de mémoire voire un comportement incohérent, des manies, un ras-le-bol de tout. Il faut dire que je viens de perdre mon parrain qui était cher à mon cœur. Demain, cela fera 1 mois qu'il est parti et je vais fêter la Chandeleur avec des amis(e)s avec qui je redoute les conversations, tant il m'est difficile de les suivre. Alors je comprends tout a fait votre mal-être. Mais il faut bouger et surtout ne pas se replier sur soi... Au plaisir de vous lire,

Bipointui30

Bonjour Bipointui,

Merci bien pour ta réponse.

Comme cela fait du bien de ne pas se sentir seule dans ce cas. Comment fais tu pour avoir des amis? j'aimerai pouvoir ne pas m isoler, me faire des amis. 

Je te souhaite de passer un très bon moment à l'occasion de la Chandeleur.

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Merci encore

Bonsoir !

rties

Il existe un site ovs.com qui permet de faire des sorties avec des thèmes différents (sportives, culturelles...)

Ca aide bien pour se bouger, rencontrer du monde. J'ai connu plusieurs copines comme ça !

Bonjour Violette60,

J’ai une mauvaise mémoire depuis longtemps pour les mêmes choses que toi. J’ai du mal à retenir les noms des personnes, je ne me rappelle pas du contenu des conversations, j’ai du mal à retenir les noms des films et des réalisateurs. Je suis diagnostiqué depuis 5 ans et c’était comme ça bien avant (j’ai 38 ans). Par contre, je n’en ai jamais souffert, et je me permets de te demander pourquoi ces difficultés de mémoire t’affectent comme cela. 

Pour certaines choses, je compense par une bonne logique. Par exemple, je ne connais pas mes tables de multiplication, mais je sais retrouver le résultat rapidement. Pour les noms des collègues au boulot, je me force à les saluer par leurs prénoms. Dans mon téléphone, j’ajoute toujours la photo de quelqu’un dans mes contacts pour me souvenir de qui il s’agit. Pour les films, j’arrive à les retrouver par Internet en me souvenant de l’année, d’une scène ou du thème général. Et surtout, je prends beaucoup de notes sur mon téléphone dès que quelque chose me traverse l’esprit. Comme ça, je n’oublie rien d’important. 

Pour moi, ça n’a rien d’handicapant socialement. Bien sûr, si tu voulais participer à un dîner en ville en brillant par tes références, ce serait compliqué 🙂 Mais pourquoi ne pas plutôt partir des choses et activités que tu aimerais partager avec tes ami-e-s ?

Je suis sûr que tu peux gagner la confiance qui te manque encore pour rencontrer des personnes épanouissantes. Et tu as la chance de vivre en couple, c’est un appui important. 

Bonsoir Ikzat,

Avec du recul, cela ne me dérangeait pas autant avant. Je me dis que si je n'ai pratiquement pas d'amis, c'est parce que ces troubles de la mémoire ont fait que je me suis isolée du monde extérieur. J'ai honte de ne pas me souvenir, ne pas  être cultivée. M’intéresser à peu de chose. Donc je préfère ne pas me faire d'amis. J'ai peur du jugement. Dans une conversation, ne pas comprendre le sens d'un mot, c'est très frustrant et j'en ai honte. Je ne me vois pas demander " ca veut dire quoi?"

Effectivement, j'ai beaucoup de chance de vivre en couple, mais comme c'est très difficile pour lui aussi. 

Prendre son portable pour prendre des notes. 

La culpabilité est un sentiment qui nous ronge quand on est en dépression. Je suis passé par là l’année dernière, je n’arrivais pas à accepter de ne pas aller mieux, de ne pas retourner au travail, je n’y croyais plus. Et progressivement, avec le regard bienveillant des médecins qui ne me reprochaient rien alors que je pensais être un imposteur, avec le soutien de ma famille, mon état s’est amélioré et j’ai accepté qu’il fallait du temps pour me rétablir. 

Il n’y a pas de honte à avoir une mauvaise mémoire. Tu as sûrement d’autres qualités. Peut-être sais-tu écouter, c’est une qualité appréciée. Peut-être sais-tu partager un moment simple, comme boire un thé ou marcher en forêt. Peu importe que tu t’intéresses à peu de choses si tu rencontres des personnes qui ont les mêmes centres d’intérêt. 

C’est malheureusement normal que tu es ces doutes en période dépressive. Je pense qu’il ne faut pas trop y accorder d’importance, vivre au jour le jour, bien s’entourer (médecins et famille) et surtout être patient. Ma psy m’a toujours répété : une dépression qui dure toute la vie, ça n’existe pas, on finit toujours par en sortir. 

Bonjour Ikzat,

Merci bien pour ta réponse.

Mon esprit négatif ne ma laisse pas en paix. je vais marcher un peu tout les jours, seule.  Même pendant la balade, je ressasse encore et encore le négatif. Il n'y a rien de beau dans ce paysage. Aussi, avoir une conversation me fait peur, je ne sais pas quoi dire, c'est le vide, je n'ai pas beaucoup de vocabulaire. J'essaie tous les jours de me dire que c'est la maladie et non moi, mais rien à faire. Psychiatre, psychologue  et famille sont près de moi. Mais je n'arrive pas à m'en sortir.