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Copine qui découvre la maladie...

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Noobi
(@noobi)
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Début du sujet  

Bonjour à tous,

 

He bien moi c'est la même histoire que le garçon et sa copine bipolaire, 3 mois d'amour, sauf que c'est moi le bipolaire/cyclothymique. 

Cela fait 3 mois que j'ai rencontré une femme formidable, qui m'a mis un sacré paquet de papillons dans le ventre, je n'aurai pas cru cela possible à nouveau. Et notre amour est réciproque...

 

Sauf que, emporté par les sentiments, j'ai totalement zappé mes crises, comme si cette fois c'était bon, qu'elles ne reviendraient plus.

 

La première a eu lieu lors d'une soirée qu'elle a organisée, malheureusement après 3 jours de travail pour moi (à raison de 12h/jour). Bien conscient que cette soirée allait me mettre mal, par la fatigue (et le manque de sommeil), j'essaie de lui expliquer que ça risque de me faire vriller...

 

Mais comment expliquer à quelqu'un de "normal" qu'on est fragile, que la fatigue, l'alcool ou autre, peut déclencher une crise ? 

 

Bref, ce qui devait arriver arriva. Ne pouvant m'endormir chez elle à 2h du matin parce qu'elle et ses convives continuaient à festoyer, mon cerveau a commencé à tourner en mode essorage... Lorsqu'elle est enfin montée se coucher, se fût terrible, en état de panique totale, exténué par la fatigue, je balance tout, lui explique que je ne peux plus faire ça, bref elle ne me reconnaît plus, moi le charmant jeune homme calme, attentionné, prévenant, et à l'écoute. Il est vrai que jusqu'à présent elle ne m'avait vu que sous le jour du prince charmant, ce que je sais faire.

 

Je pars à 5h du matin, n'ayant sous la main aucun médicament pour calmer l'anxiété ou de somnifère. Il me faudra plusieurs jours pour redescendre, ou remonter c'est selon.

 

Elle comprend alors que j'ai un léger souci, mais mets ça sur le compte de la fatigue.

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J'essaie progressivement de lui parler de ce spectre qui vient me hanter mais c'est comme de pisser dans un violon, le sujet étant tellement vaste et surtout diabolisé pour le néophyte.

 

Dernier clash il y a quelques jours. Après des mois à me tuer dans un travail ingrat que je n'aime pas, mais que je garde pour le lien social sur conseil de ma psychologue, je décide de me mettre en arrêt après une mise au placard injuste. Délit de sale gueule.

 

Alors que j'en discute avec elle, je comprends que pour elle, cela ne va pas. Pour elle, tout le monde devrait pouvoir y arriver... Tu touches les allocations ? Tu es un profiteur du système ! Tu n'arrives pas dans ta vie ? C'est que tu as un poil dans la main ! Tout le monde devrait pouvoir avoir la vie qu'il rêve, suffit de le vouloir !

 

Cerise sur le gâteau : si tu n'as pas de travail, cela va clocher entre nous.

Comment peut-elle me dire ça alors qu'en même temps elle déclare n'avoir jamais aimé, à 40 ans, avec une telle intensité ?

 

Particulièrement atteint par ses déclarations qui mélangent travail et sentiments, je sombre quasi directement dans une dépression.

 

En aucun cas je ne dépend d'elle, et n'en ai l'intention, nous n'avons pas de bien ou prêt ou encore enfant en commun, nous habitons chacun chez nous et j'ai la chance de ne pas avoir de loyer à payer. Je me fous du travail, de l'argent. En avoir peu ou pas ne m'empêche en rien d'être attentionné et amoureux.

 

Oui mais voilà, j'ai émis l'idée ou plutôt, j'ai déclaré ne plus pouvoir travailler, au moins plusieurs mois, étant dans un état proche du burn out à évoluer dans un milieu qui m'est toxique.

Que je ne travaille pas, Cela la stresse. Et son stress me retombe dessus. En aucun cas je ne veux la faire souffrir alors j'essaie une fois de plus d'expliquer mes problématiques et mes phases, l'impact de la pression, les phases dépressives de plus en plus insupportables, les médicaments qui fonctionnent mais coupent libido et sentiments...Elle me dit alors trouver cette situation douloureuse et se sent impuissante.

Je suis également abandonnique, un peu, maid j'arrive à le contrôler. Malgré cela j'essaie de mettre un terme à notre relation. Je ne supporte pas l'idée qu'elle se fasse du souci à mon sujet, je la veux sereine et heureuse, ce n'est que par là que je le serai aussi. Du moins pour sortir du trou.

Je crois qu'elle ne pourra pas en supporter beaucoup plus. Alors même que je ne suis pas en arrêt elle stresse déjà, son stress me retombent dessus, je sombre, elle découvre enfin la maladie.

 

Je suggère de se séparer, ne voulant en aucun cas continuer une relation ou ma conjointe, que j'aime pourtant à la folie, est angoissée à l'idée d'être avec une sorte de fou, puisque c'est ce qu'elle doit craindre.

 

Mais elle refuse, me dit qu'elle m'aime, qu'elle va m'épauler. Je sais qu'elle n'a pas les épaules pour ça, pour preuve mes anciennes relations, que j'ai épuisées tantôt à coup de phases maniaques tantôt à coup de dépressions sévères.

 

Je ne sais plus que faire. Le plus important était son regard porté sur moi, un regard qui venait dire "tu es mon héros". Aujourd'hui, ce regard est différent, et même si elle essaie de faire bonne figure, les choses ont changées. Elle est retombé de son petit nuage, et moi avec.

Aujourd'hui j'ai réussi à manger et faire un brin de ménage. Ce soir, je vais la voir chez elle sur son insistance même si je ne suis pas au top. Demain je ne sais pas si je vais chez mon médecin pour l'arrêt de travail, j'ai la boule au ventre en pensant au boulot.

Merci de m'avoir lu.

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce message a été modifié Il y a 3 ans par Noobi

   
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Lyleith
(@lyleith)
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Salut @noobi

Comment s'est passée ta soirée? Vas-tu voir ton médecin aujourd'hui?

Dans ton message il y a quelque chose de flou, quand tu parles de traitement c'est pour dire que ça fonctionne mais que ça coupe tes sentiments et ta libido. Donc si je comprends bien tu as arrêté d'en prendre? Tu sembles avoir des sentiments mais ne pas être stabilisé du tout, puisque tu pars en vrille assez facilement.

Qu'as-tu essayé comme traitements? Ça m'est déjà arrivé de prendre des médicaments et de me retrouver assez stable mais totalement anesthésiée. Comme toi je trouvais que ma vie perdait sa saveur, sans aucun soupçon de libido et aussi émotive qu'un automate. On prend quelques cachets pour ne plus penser au suicide mais finalement on regarde quand même le plafond toute la journée. Quand j'ai réalisé tout ça, j'ai juste changé totalement de traitement au lieu d'arrêter. Aujourd'hui je prends d'autres molécules, j'ai une libido tout à fait normale, je pleure devant Titanic, je ris, je vis normalement sans être un robot.

Voilà, dans l'hypothèse où tu aurais arrêté tout traitement, je me disais que tu pourrais essayer quelque chose d'autre, reprendre un suivi psy, ce qui te permettrait peut-être de travailler normalement dans un domaine qui te plaît, de profiter de soirées entre amis et d'apaiser les tensions naissantes avec cette femme qui est peut-être l'amour de ta vie.

Tiens-nous au courant, il y a toujours des solutions, il faut juste les chercher.


   
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Noobi
(@noobi)
New Member
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Posts: 3
Début du sujet  

@lyleith bonjour et merci de ta réponse.

J'avais suivi un traitement à base de Brintellix et Zyprexa faiblement dosé. Cela avait fonctionné mais j'ai une peur, celle de développer une dépendance, j'ai donc réussi, non sans mal, à réduire les doses et finalement arrêter, quelques semaines après avoir rencontré cette formidable personne. Aujourd'hui je resonge à reprendre le Brintellix, je suis actuellement dans la salle d'attente du médecin avec une boule au ventre. Je n'ai jamais fait d'arrêt de travail de ma vie et pour cause, j'étais mon propre patron pendant de longues années, une activité qui me plaisait mais que j'ai arrêté pour partir à l'étranger avec un ex.

Sur place je pense être entré en phase maniaque, j'ai acheté une maison sur un coup de tête avant de la retaper et de sombrer lentement mais sûrement en phase dépressive alors que ma compagne du moment me quittait sur place.

J'ai, sur insistance de mes parents me sachant sombrer, réussi à me décider à rentrer.

Je m'égare totalement... En bref arrivé ici totalement perdu mais protègé par mon père qui me loge dans sa maison de vacances, j'ai fait une belle rencontre avec une autre bipolaire cabossée par la vie. J'ai trouvé la force de postuler pour cet emploi et vivre une belle histoire qui au bout d'un an et demi s'est terminée, ne trouvant plus la force de porter notre couple pour deux.

J'ai par la suite commencé les médicaments cités plus haut.

Ma soirée s'est bien passée. Ma chérie a insisté pour que je vienne chez elle. Nous avons discuté une bonne partie de la nuit, je lui ai parlé de tout ça, décrit cette maladie et exposé mon passé. Elle a été très compréhensive pour quelqu'un de totalement extérieur au monde de la psychiatrie.

A cette minute j'hésite encore à demander l'arrêt de travail, peut être devrais-je être plus fort et travailler demain et dimanche ? Je ne sais plus, je suis perdu, les pensées se bousculent, les émotions avec elles. C'est très dur, j'ai réussi à manger un peu ce matin, je voulais aller surfer mais mes jambes sont faibles. J'ai honte d'être comme ça. Je me déteste d'être aussi faible.


   
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Lyleith
(@lyleith)
Reputable Member
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Posts: 342
 

On peut effectivement développer une accoutumance aux AD, somnifères ou anxiolytiques et je comprends ta peur. Tu dis hésiter à reprendre le Brintellix. Évite de le faire seul sans avis médical. Le Zyprexa faisait la balance avec ton AD; si tu reprends l'AD seul tu risques de décoller en très peu de temps et bousiller ta vie, surtout si tu as déjà fait une phase maniaque.

Le Zyprexa est le seul traitement qui ait détruit ma libido. Si ça peut te rassurer les autres thymo ne m'ont jamais fait cet effet. 

Tu devrais vraiment en parler avec un psy qui te donnera sans doute un nouveau thymorégulateur, avec ou sans AD à côté. Certains se supportent très bien, sans accoutumance, sans forcément d'effets secondaires handicapants. Il faut tester. Mais je le répète, ne reprends pas de Brintellix sans thymo et sans accompagnement médical, c'est dangereux!

J'insiste sur le traitement parce que ça a fonctionné pour toi dans le passé et que tu pourrais retrouver une vie normale avec ta copine, sans problèmes de libido ou de manque d'énergie. Le Zyprexa me faisait le même effet: ultra fatiguée, pas capable de faire de longues journées, au lit à 20h et plus de plaisir dans mon quotidien ni dans l'intimité. Avec un autre traitement, tout va bien. A l'inverse il y a plein de bipotes qui supportent parfaitement le Zyprexa. Il y a tout un tas de traitements pour nous, il faut les essayer. C'est une affaire de temps avant de pouvoir vivre normalement.

 


   
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Renate
(@renate)
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Hello NooN

N'allons pas par 4 chemins.
Ta copine a-t-elle une âme de sauveuse ? Croit-elle qu'elle va réussir à te guérir ?

Il est difficile de quitter une personne en raison de sa maladie, est-ce le cas pour elle ?

S'est-elle renseigné sur la bipolarité et le traitement ?

Je ne comprends pas pourquoi tu n'es pas allé voir ton médecin pour qu'il t'arrête. Tu veux lui montrer que tu es à la hauteur ?

Je ne comprends pas pourquoi tu t'es confié à elle en raison de cette soirée. Il suffisait de dire que tu ne bois pas d'alcool et que tu es un couche-tôt, lève-tôt. Est-ce de l'auto sabotage ?

Il est très difficile de rencontrer une personne qui n'a aucune maladie psychique, bien souvent la relation ne tient pas.
Ne peux-tu pas lui demander de t'accompagner chez le médecin afin qu'il lui explique les causes et conséquences de la bipolarité autant pour toi que pour elle ?

Bon courage NooN et à bientôt j'espère


   
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Ada
 Ada
(@adaarborardorgmail-com)
Eminent Member
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Posts: 45
 

Elle a l'air d'avoir bien réagi à l'annonce de ta maladie. Par contre, je ne sais pas comment elle peut te soutenir alors qu'elle a comme exigence que tu aies absolument un travail fixe. Notre vie professionnelle est plutôt changeante. Quand quelque chose cloche au boulot, pour éviter de partir en vrille, il vaut mieux en changer et ça passe généralement par une période de chômage. Renate a raison, il faudrait qu'un médecin lui en parle pour qu'elle comprenne bien les enjeux.

Courage à toi. 


   
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Tellement H
(@tellement-h)
Active Member
Inscription: Il y a 3 ans
Posts: 10
 

Bonsoir à tous,

Je me permet d'écrire ici pour échanger sur certains points de ma relation.

Je vais essayer d'expliquer au mieux ma relation.

J'ai 40 ans, mon conjoint 43. En couple depuis 8 mois, j'ai asse vite compris qu'il y avait quelque chose chez lui de "different", mais pas forcement de négatif.

Il a été asse explicite dès le départ, en m'expliquant qu'il avait eu beaucoup d'addiction dans le passé, alcool, drogues dures... du mal à gérer un travail sur le long terme, des coups de sang, un suivi psy régulier... ect

Il n'a pas chercher à tout "cacher", il a montré une partie de lui tout de suite.

Le reste s'est fait plutôt naturellement... un homme doux, sensible, très sensible, intuitif, anxieux, a fleur de peau, changeant, bref, je n'ai pas tardé à comprendre ayant une amie bipolaire type 1.

Je l'ai rencontré en phase maniac, toujours au taquet, très peu de sommeil, hyper actif, et puis... la dépression... terrible... les idées noires, l'envie de reboire, de "se foutre en l'air"... la sensation de ne pas être à la hauteur, la peur que je parte ou encore que je ne le trouve pas asse "homme".

Un besoin de prendre du recul durant 48h, parce qu'il a l'impression de "ne pas arriver à gérer"

Il est rapidement revenu sur cette décision.

On s'aime ca ne fait aucun doute, je suis présente pour lui, sans l'étouffer, je suis quelqu'un de relativement indépendante.

L'équilibre n'est pas toujours simple à trouver, il est extrêmement gentil et bienveillant, et peut-être dur d'un coup, sans même s'en rendre compte, du moins pas sur le coup. Ca n'est jamais bien méchant, mais parfois, ça me touche quand même. 

Il est difficile de faire la part des choses, entre la pathologie et son réel caractère. 

Il a un suivi hebdomadaire, prend ses médicaments, cherche des solutions pour se stabiliser, aujourd'hui rien qui ne soit extraordinaire...

Je suis asse admirative de la façon dont il mène ce combat, mais  cela me fait aussi peur... peur de le perdre, peur de ne pas toujours savoir quoi dire ou faire.

J'ai bien conscience que je ne suis pas médecin et que je ne guérirai pas, mais si je peux le soutenir au mieux, alors je suis preneuse.

Nous sommes extrêmement bien ensembles, je ne veux pas laisser cela se gâcher.

 

Merci,

Belle soirée 


   
Melo reacted
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Melo
 Melo
(@malette)
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Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 3991
 

C’est un très bel attachement que vous avez.

Vous faites ce qu’il faut. Il ne faut cependant pas oublier de vous accordez du temps pour vous, pour souffler, prendre soin de vous.

bon courage!


   
NooN reacted
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NooN
 NooN
(@noon)
Membre Moderator
Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 895
 

@tellement-h 

Bonjour et bienvenue.

Vous faites bien de venir en parler, au moins pour poser le "problème" et prendre du recul.

Je ne peux pas dire mieux que @malette

Quand je vous lis, je vois que vous êtes, ou souhaiteriez plutôt, être un véritable support pour lui. Le combat se situe en son for intérieur, contre le pire des ennemis, son ennemi intime. Il ne pourra que le contenir. Vous ne pouvez pas faire mieux que de l'épauler. En contrepartie, vous devez vous ménager, pour que vous puissiez tenir la distance.

A bientôt


   
Melo reacted
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Tellement H
(@tellement-h)
Active Member
Inscription: Il y a 3 ans
Posts: 10
 

Je vous remercie pour ces réponses!

Il en ressort beaucoup cela en effet, "prendre du temps pour sois"

C'est ce que je fais, lui est d'ailleurs demandeur également de cela, il a, semble t'il, cette conscience que ca n'est pas facile non plus de suivre la cadence et accepte le fait que je fasse d'autres choses que "lui", il en a besoin aussi je crois!

Nous n'habitons pas ensembles et il n'en est pas du tout question dans un futur à court ou moyen terme.

J'ai effectivement ce côté de moi, relativement protectrice envers ceux que j'aime et cette envie de soutenir mes proches, un besoin même je pense..., mais je prend aussi pleine conscience que cette pathologie est bien difficile à gérer, et est cette impression de ne pas pouvoir "maitriser" certaines situations.

Pour autant, elle le rend tellement attachant, sensible et il a un ressenti hors du commun... 

Je n'ai, à ce jour, pas de réelle problématique avec tout cela, et mon couple est serein et heureux aujourd'hui, mais je crois qu'il est important de toujours mieux connaitre les différents aspects de la bipolarité pour pouvoir aider mais aussi savoir se protéger... égoïstement ou non...

Il semblerait que se protéger fait partie de la condition pour pouvoir rester et être épanouie sur le long terme, c'est du moins ce que je comprend..?

Encore merci,  es quelques lignes font du bien...

Je ne suis pas malheureuse, juste inquiète...


   
NooN and Melo reacted
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