Bonjour à tous,

Je souhaitais vous faire part de mon cheminement au sein de cette maladie qui nous touche toutes et tous.
Comme la vie était tranquille et ennuyeuse, je décidai, en juin 2016, de commencer une période maniaque qui me teint éveillé tout l'été et une partie de l'automne. Mon psy - Dieu ait son âme, mais pas de suite - sut déceler le frémissement qui faisait tressauter le bord de ma paupière et ajouta illico une potion calmante à son ordonnace. Aux portes de l'hivers, alors que la bise soufflait au dehors, je me trouvai soudain désoeuvré au bureau car le carnet de commandes demeurait désespérément vide. Au début, j'occupai mon temps à diverses tâches. A la fin, je pris conscience de mon insignifiance personnelle, de l'inutilité de notre, du manque d'amour et de reconnaissance dont je faisais l'objet et de mon orthographe de cancre.
Un mauvais jour, je me levai avec l'envie de resté couché, l'avenir me semblait invivable et ma copine trop grosse. Mon psy sut déceler ce petit manque de tonus et supprima illico la potion castratrice. Quelques jours suffirent pour que je bascule à nouveau dans un état proche de l'Ontario, plus excité que terrassé, avec un doux murmure de cataractes, de chaudron bouillonant, de fureur tamisée. Trouvant la potion trop amère, je me demande si je pourrai, le temps venu, cacher mon état à la faculté.
Je me questionne sur ce court épisode de basses eaux qui aurait été provoqué par les circonstances du moment.
Possèderions-nous certains interrupteurs cachés ?
Cet état qui ne me quittait plus depuis le printemps serait-il mon état stable ?   Dépité, je décide que quoi qu'il m'arrive, je suivrai le précepte de mon prof de yoga: "EVL : Ecoutez vos limites".