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Retirer tout

profession de foi!

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CLARA
(@claraangel)
Trusted Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 53
Début du sujet  

Je refuse d'être défini par la bipolarité car je ne SUIS pas bipolaire mais souffre de bipolarité. Elle n'est pas moi. Comme je l'expliquais à quelqu'un d'autre, il s'agit d'un lierre qui a grandit tout autour de ma personnalité mais comme dans la nature elle ne me fait pas que du mal car je refuse qu'elle prenne le contrôle.

Oui parfois elle me submerge comme une vague et je perds pieds mais je sais nager, même à contre courant. Oui parfois je suis en colère contre "la maladie" car je me sens en décalage par rapport aux autres mais c'est ce qui fait ma singularité. Vous ne pensez pas que d'autres personnes qui ne souffrent pas de ce trouble ne ressentent pas la même chose que nous:être à part, se sentir seul, être euphorique, vouloir toucher les étoiles... D'autres sont mal dans leur peau, rêve de façon démesuré et se battent pour atteindre leurs rêves ou alors sont des fainéants assumés ou pas et ne font rien de leur vie.

La bipolarité c'est un phœnix flamboyant qui ne se consume jamais totalement et renaît de ses cendres.

Alors, tout comme je ne me définis pas par mon passé, la bipolarité n'est pas qui je suis.Et à tous, vous êtes beaucoup plus fort que vous ne le pensez car vous gérer "la maladie" même s'il y a des accidents de parcours car le tout est d'en retirer une leçon.

Garde le sourire et bas toi!


   
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Fleur
(@vanessa91)
Eminent Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 29
 

Bonjour Clara,

Merci pour ce très beau message auquel j'adhère complètement.

Il est très important en effet de rappeler que la bipolarité est un élément, certes parfois pesant, de nous-mêmes mais qu'il ne nous définit pas. Heureusement d'ailleurs  !  Qui souhaiterait être limité à une pathologie  ?  "C'est un cancéreux, un trisomique, une autiste..." 

J'ai enseigné durant près de 15 ans à des personnes, enfants et adultes, en situation de handicap visuel. Jamais ils n'ont été pour moi des "aveugles", des "malvoyants". Ils étaient mes élèves et j'ai appris beaucoup grâce à eux. 

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J'aime beaucoup dans ton message Clara, le parti pris qui peut sembler polémique de dire que la bipolarité peut ne pas être qu'un fardeau. Elle est en effet indéniablement un des constituants de notre être. Et de ce fait, regardons le verre à moitié plein plutôt que le vide  ; cette sensibilité, cette capacité d'empathie, cette créativité exacerbée, cette énergie parfois décuplée... Tout ceci est intriqué de façon complexe à la pathologie. Est-ce ce terrain, ce type de personnalité qui est plus sujet à développer une bipolarité ou est-ce la bipolarité qui accentue ces traits  ? 

En fait, peu importe... Ce sont des qualités humaines merveilleuses. La bipolarité, réellement, cliniquement présente en moi depuis 11 ans avec ses cycles parfois dévastateurs qui m'ont à certains moments menés au bord du gouffre, est malgré toutes mes souffrances une partie de moi qui me rend singulière, créative, qui peut me procurer parfois des sensations intenses.

Plus de 10 ans de médication à outrance, des cocktails détonnants de Depakote/Tegretol/Xeroquel/Zyprexa/Tercian/Lithium/Xanax/Effexor/Seroplex/Prozac... Et j'en oublie... Tous ces traitements faits pour les épileptiques, les dépressifs ou les schizophrènes mais jamais conçus pour les bipolaires à la base, m'ont fait  plus de mal que de bien. Phases hypomanes voire maniaques amplifiées, métabolisme chamboulé, thyroïde et reins abîmés...

Désormais, mon équilibre tient surtout à mon contexte de vie. Mon nouveau conjoint depuis 1 an et demi, rassurant et compréhensif, l'arrêt de mon travail avec les 3h de transports quotidiens et le stress d'un climat professionnel détestable où chacun tire dans les pattes de l'autre,tous ces changements m'ont permis de ne plus avoir de phases dépressives profondes ou d'euphorie pathologique. Et ce, malgré l'absence de médication. 

Bien sûr, je ne prône pas l'arrêt des traitements pour tous les bipolaires. Chaque personne réagit différemment. Moi, je n'ai pas pu être stabilisée par ces molécules, d'autres y arrivent cependant à force de recherches et tâtonnements médical.  Je reste cependant convaincue que le contexte de vie est un élément majeur de stabilisation. Limiter la pathologie à un dérèglement chimique me semble un leurre. Cela ouvre des portes vers une meilleure connaissance de soi et une écoute de ses besoins.

Désolée de la longueur de ce message et merci à ceux qui auront eu le courage de le lire jusqu'au bout  !   😉

Au plaisir de lire vos réactions, c'est un débat passionnant sur  particularité de l'humeur que même les plus grands psychiatres n'ont pas encore cernée et vraiment comprise.

Chaleureusement. Plein d'ondes positives à vous tous

 


   
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CLARA
(@claraangel)
Trusted Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 53
Début du sujet  

Bonjour Vanessa!

Merci pour ce message. Je suis sûre qu'on n'est pas chanceuse mais qu'on voit juste les choses sous un autre angle.

Perso je dois prendre du théralithe et un anxiolytique et être suivie par mon psychiatre pour l'équilibre mais tu as raison sur l'équilibre personnel, c'est vraiment très important.

Bonne soirée à tous


   
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