Bonsoir,
Je suis une jeune femme de 29 ans depuis récemment.
J'ai été diagnostiquée vers mes 20 ans, après plusieurs épisodes dépressifs et suicidaires.
J'ai décidé de m'inscrire car j'ai constaté avec une lucidité assez foudroyante que, moi qui avais auparavant déjà vécu des épisodes dépressifs suicidaires, mais "soudains" (pas de planification, juste envie de faire "allez salut" et sauter), je suis depuis quelques mois passée à un autre stade qui est la considération du suicide comme un choix de "vie" comme un autre, comme "est-ce que je veux des enfants ou pas", par exemple.
J'ai des "raisons" très "rationnelles" d'envisager cette solution, qui me paraissent de plus en plus évidentes, et le tout sans la moindre émotivité. Juste comme si je faisais un choix relativement anodin avec une liste des + et des - .
C'est effectivement ce qui me perturbe. Je ne suis pas acculée. Je n'ai en théorie pas de risque de me retrouver à la rue sans le sou. J'ai des amis. Je fais des rénovations dans mon appartement, j'ai en tête des "projets" futurs envisageables, des scénarios.
Je pourrais continuer à vivre mais je commence à ressentir une lassitude extrême à faire l'effort de continuer à vivre, et l'impression d'être un véritable boulet pour mon entourage, ce qui fait qu'en parallèle, j'ai déjà commencé à planifier la logistique que nécessiterait un suicide propre, en laissant le moins de bordel possible derrière moi, comme un accès à tous mes mots de passe pour mon frère, un mail préparé pour être préprogrammé à être envoyé à la Police de ma ville une trentaine de minutes après mon décès afin de ne pas m'exposer au risque de m'offrir en spectacle à la vue de tous pendant trop longtemps. Les vêtements adéquats aussi. La longueur de la corde et sa résistance pour qu'elle ne casse pas durant le processus. Le fait de mettre un masque pour le sommeil pour garder le plus d'anonymat possible si quelqu'un me trouve avant l'arrivée des "secours".
Je me suis décidée à tenter de prendre RDV avec une unité spécialisée dans les troubles bipolaires à Henri Mondor. Je compte les appeler demain.
Ce qui me perturbe vraiment est cette absence totale d'émotions (par exemple "je risque de foutre la vie en l'air de ma famille proche, de mon copain, je ne peux pas faire ça"), et une capacité toute aussi dénuée d'émotion d'imaginer l'après, comme la gravure de ma tombe, mes funérailles, imaginer mes proches en deuil, ce qu'on va faire de mes affaires...
Qu'en pensez vous ?
Je serais curieuse de savoir si d'autres personnes ont déjà vécu cette situation.
Je ne me sens pas dépressive, en tout cas pas consciemment. Je ne me sens pas triste. Je suis juste résignée, et je considère juste l'idée comme étant un "futur" complètement valide.
Merci.
Bonjour
Je suis bipolaire j'ai été diagnostiqué en 2014
J'ai vécu la même période que toi en ce moment
Stop cela tout de suite ce serait un drame pour ton entourage
Je connais le poids de cette souffrance que j'ai traîné pendant des années
J'ai fait appel à un centre expert de ma région je suis suivie depuis juillet et là je vais mieux j'ai rencontré des soignants extraordinaires qui m'a compagne
Les idées que tu décris ont complètement disparu
Fais toi aider il faut du temps pour trouver le bon traitement mais il existe courage tu peux inverser la vapeur
Allez courage ce n'est qu'une période et non une fin
Bien à vous
Courage Bipolyn, est-ce que tu as appelé ton centre spécialisé ? Tu dois vraiment demander de l'aide. Au fond tu sais bien que le suicide n'est pas un futur envisageable. Qui sait ce qu'il se passe après la mort ? Est-ce raisonnable de se diriger de manière prématurée vers quelque chose qu'on ne connait pas ?
Bonjour,
C'est la maladie, elle permet d'envisager des choses qu'on aurait jamais imaginé sans. Il y a des symptômes résiduels même entre les phases, dont des idées suicidaires chez certains ou des émotions "déréglées" ou autre.
J'ai connu aussi l'absence d'émotion mais en dépression.
Il faut parler à un médecin de ces idées du suicide.
PS: je pense qu'avec notre maladie, il faut se méfier comme de la peste des instants de "lucidité foudroyante". Il faut s'efforcer de revenir aux faits. Il n'y a pas de grande révélation, juste une maladie pourrissant la vie des malades et des proches, perturbant entre autre les émotions, les sentiments, les actes et les pensées.
Bonjour, oui le moment est bienvenu de venir nous voir . Nous sommes la pour t'écouter, et t'orienter . Consulte de manière urgente, tu es en danger, il faut te faire soigner . Ce n'est pas normal de penser au suicide, c'est une maladie, pas un avenir . Pense à la peine des tiens !!!! Et réagis dans le bon sens, dans celui de la vie, tu es jeune, tu as plein de belles choses à vivre encore ! Crois moi, file voir un psy ou aux urgences rapidement ! Bisous, bien à toi !
Salut!
je pense en effet que tu devrais assez rapidement prendre contact avec ton psy ou aller directement aux urgences.
Salut,
Ça m'a fait tout drôle de te lire. J'ai eu l'impression d'être tombée sur un message que j'aurais écrit cette nuit sans m'en souvenir.
Quand j'étais en primaire j'étais déjà malade, et quand on me demandait ce que je voulais faire quand je serais grande, je répondais systématiquement que je ne serais jamais grande parce que je voulais mourir avant ma majorité. Quand on s'imaginait que c'était bientôt la fin du monde je racontais que j'irais acheter une arme pour tirer sur des gens avant de me suicider.
Aujourd'hui, je suis comme toi. Pour moi le suicide est une idée qui me rassure et me permet de calmer mes angoisses. Dès que ça ne va pas, que je suis dans une situation délicate, je me dis qu'en fait ça peut aller, parce que je peux mourir tout de suite pour échapper à mes soucis. Pour moi, le suicide est juste une option d'avenir comme les autres, et plus simple que les autres.
Comme toi, le fait de briser la vie des autres me laisse plutôt froide, en fait, le seul truc qui me fait peur c'est de ne pas savoir ce que vont devenir mes animaux, mon chat se rend déjà malade si j'ai le malheur de partir quelques jours... Quand ma meilleure amie a réussi son suicide, j'ai eu de la peine, mais elle était enfin apaisée. Elle souffrait tellement tous les jours...
Voilà, je te dis ça pour te montrer que tu n'es pas seule. Mais je rejoins tout le monde pour te dire de consulter en urgence, de revoir ton traitement et de t'entourer de personnes qui tiennent à toi, parce que si tu ne trouves pas de raison de vivre aujourd'hui, ça ne veut pas dire que tu n'en auras jamais. La vie nous réserve peut-être de belles choses. Par exemple, je sais que si je devais avoir un enfant, je serais obligée de vivre pour lui, et pour son papa, pour ne pas le laisser seul avec lui. Il doit y avoir d'autres belles choses encore.
Alors courage et n'hésite pas à venir discuter.
Bonsoir à tous,
Merci pour toutes vos réponses.
Cela faisait bien un an que ma grand-mère (décédée depuis, ce qui a presque "soulagé" cette peur de peiner mes proches... (une personne en moins !), tout en accentuant ma dépression) et mon Père voulaient que je visite cette unité spécialisée, mais j'étais persuadée que mon mal-être depuis début 2020 (qui a commencé en grande pompe par le diagnostic du cancer de ma grand-mère le 3 Janvier) était dû à des raisons tout à fait concrètes, comme mon absence de situation professionnelle depuis 2 ans et demi (malgré un Bac+5 en informatique qui m'a coûté énormément d'efforts et de sacrifices d'un point de vue santé, ce que je vis du coup extrêmement mal), mes problèmes de couple, mes parents qui ont failli se séparer et le fait que j'aie dû gérer des deux côtés pour ne pas que leur couple éclate, certaines difficultés dans le parcours scolaire de mon partenaire qui l'a comme "couvert" d'un "voile sombre" de dépression perceptible permanente qui m'affectait, l'annonce du cancer, la réalisation que ce cancer pouvait toucher mon Père car après analyse, les cancers de ma grand-mère et de mon grand-père (décédé il y a 10 ans) ont 95% de chances d'avoir été causés par une exposition à de l'amiante, et qu'il peut se déclarer des dizaines d'années plus tard, sans savoir si mon Père a été exposé ou non et a des risques d'être frappé du même cancer...
Je refusais donc de consulter cette unité spécialisée car je me disais qu'il était normal que je n'aille pas bien, et que ce n'était pas dû à ma bipôlarité.
Mais je dois reconnaître que cette phase de "planification" n'était jamais allée aussi loin, et que malgré le suivi de deux psychiatres et une psychologue, il ne serait pas assez approfondi pour le stade actuel où j'en suis, d'où mon inscription ici et ma prise de décision personnelle d'aller me "faire aider", alors que je ne me sens pas "mal" ou dépressive. J'ai juste cette lucidité qui me fait comprendre que ce que je fais, ces plans, n'étaient pas un comportement normal.
Je ne l'ai pas mentionné, mais je prends du Prozac/Fluoxétine depuis un an et je n'ai jamais connu plus efficace, et mon absence quasi-totale d'émotions (alors qu'avant le passage du Surmontil/Trimipramine au Prozac, l'idée même d'imaginer la peine de mes proches, surtout l'effet qu'il aurait pu avoir sur mon frère qui est la personne la plus importante de ma vie, que je considère comme mon âme soeur, me faisait pleurer et m'empêchait de commettre ce geste) peut être dûe à l'effet ultra-efficace de ce nouvel antidépresseur (que je ne souhaite absolument pas arrêter).
Pensez-vous que je devrais recréer un nouveau post sur le Forum avec les détails supplémentaires, concernant tout cela, plutôt que de le faire dans la section "Présentation", qui n'est pas vraiment appropriée pour une demande d'avis et de conseils ?
Si oui, dans quelle section du Forum pensez-vous que ce post aurait sa place ?
Merci beaucoup d'avoir pris la peine de cliquer sur mon post de présentation. J'imagine que la phrase "J'ai senti que le moment était venu." a pu être la raison pour laquelle ce post a attiré votre attention.
Très bonne soirée à vous tous, et encore merci.
Bonjour, oui le moment est bienvenu de venir nous voir . Nous sommes la pour t'écouter, et t'orienter . Consulte de manière urgente, tu es en danger, il faut te faire soigner . Ce n'est pas normal de penser au suicide, c'est une maladie, pas un avenir . Pense à la peine des tiens !!!! Et réagis dans le bon sens, dans celui de la vie, tu es jeune, tu as plein de belles choses à vivre encore ! Crois moi, file voir un psy ou aux urgences rapidement ! Bisous, bien à toi !
Pour information, je trouve ta signature "Bipolaire et fière d'y être." extrêmement intéressante, délicate et appropriée.
Je vais prendre les devants et créer un nouveau post dans l'espace "Espace Bipolaire".
Je continuerai à lire vos commentaires ici si vous répondez ici, mais le mieux sera de le faire sur le nouveau post.
Bonjour, oui le moment est bienvenu de venir nous voir . Nous sommes la pour t'écouter, et t'orienter . Consulte de manière urgente, tu es en danger, il faut te faire soigner . Ce n'est pas normal de penser au suicide, c'est une maladie, pas un avenir . Pense à la peine des tiens !!!! Et réagis dans le bon sens, dans celui de la vie, tu es jeune, tu as plein de belles choses à vivre encore ! Crois moi, file voir un psy ou aux urgences rapidement ! Bisous, bien à toi !
Pour information, je trouve ta signature "Bipolaire et fière d'y être." extrêmement intéressante, délicate et appropriée.
Je ne sais pas si tu es sérieuse, mais en fait, ça me définit bien . Malgré le surpoids, les délires et tout le bazar , je ne regrette rien ! C'est tout moi ! Je reste fière, de ce que je suis devenue, de mes pensées, de mon vécu, de ma résilience ... Un peu trop fière peut être ?
Je pense qu'il n'y a jamais de quoi être "trop fier(e)" d'avoir réussi à vivre avec une maladie aussi pesante quotidiennement.
Voici mon nouveau post, réédité et mis au bon endroit.
Je pense qu'il n'y a jamais de quoi être "trop fier(e)" d'avoir réussi à vivre avec une maladie aussi pesante quotidiennement.
Merci
