Bonjour à tous,
Je suis en plein doutes. Après un crash il y a deux ans j’ai vu un psychiatre en urgence qui m’a de suite dit : « vous êtes bipolaire ». Je lui ai rétorqué de façon très agressive qu’il se trompait allègrement. J’ai refusé de prendre ses cachets. Ma seule demande était de voir « quelqu’un qui me comprenne ».
J’ai suivi une TCC puis ai tout quitté sur un coup de tête.
Un an après deuxième gros crash. Aux urgences psychiatriques on m’a diagnostiqué une « décompensation maniaco-psychotique ». J’ai réussi à ne pas être hospitalisée sous contrainte en faisant intervenir ma mère.
Il y a quatre mois j’ai accepté le lamictal. J’ai appris entre-temps que mon grand-père était bipolaire de type 1 (mort depuis longtemps).
Je commence à me dire que je serais peut-être bipolaire mais je doute.
Je ne sais pas si j’exagère ou si je minimise.
Par exemple, est-ce que faire une TS ridicule à 16 ans (paracétamol) sur une idée ridicule (pas du tout en dépression) puis faire une fugue et finir par un délire où je cours dans les champs en hurlant que Sartre n’a rien compris, où quatre adultes doivent me contenir et où je dois subir une piqûre pour me calmer serait une phase maniaque ? Ne pourrait-il pas s’agir d’un mal être adolescent (avec réaction un peu disproportionnée, ok) ?
Ensuite j’ai eu des cachets que je n’ai pas pris longtemps (je les mixais avec de l’alcool).
Consommation de drogues…
Et puis plus rien, pendant des dizaines d’années. Rien c’est à dire oui des phases up mais ça c’est moi ! Je me sens moi quand je suis hyperactive, pleine de projets, que je me réveille en me disant que la vie est extraordinaire.
Oui des fois ça a dérapé un peu, j’ai eu des discours et des attitudes un peu trop sexualisées, je me suis rasé la tête sur un coup de tête après avoir perdu 10 kgs parce que je ne mangeais plus rien (persuadée que j’avais une maladie qui me bouffait de l’intérieur. Et j’avais réussi à me faire prescrire des médocs pour cette maladie par un médecin en lui baratinant n’importe quoi). J’ai donné toutes mes petites culottes parce que je voulais m’habiller seulement en blanc avec une longue robe (délire mystique). Mais je me suis arrêtée là. J’ai donné mes culottes mais je ne me suis pas fait la robe. Bien sûr dans ces moments-là je ne dormais pas beaucoup.
Mais est-ce que ce ne serait pas plutôt des moments « fantasques » ? Ce serait peut-être dû à un certain surmenage ?
Bref depuis deux ans et demi je ne suis plus « moi » en tous cas. Je n’arrive pas à retrouver cet élan de vie qui me caractérisait et ça me rend dingue.
Le lamictal a un certain effet (je suis à 200 mg, je ne prends rien d’autre. Je dois voir mon psy la semaine prochaine pour faire un premier point sur l’efficacité du traitement). je suis moins happée par les affects négatifs, J’arrive à plus laisser couler. D’après mon entourage je suis moins agressive, je pars moins dans « les tours ». Je suis plus calme, plus posée. Pour moi, vu de l’intérieur c’est pas miraculeux non plus.
Je ne sais vraiment pas quoi en penser. Est-ce que je dois accepter ou est-ce que c’est un faux diagnostic ? Ok, je suis un peu fofolle en temps normal, pleine d’énergie, très speed ok.
Mais je n’ai jamais eu de dépenses inconsidérées, j’arrive à me contrôler. Je dirais même que je suis tout le temps en hyper contrôle.
Si j’étais vraiment bipolaire je ne pourrais pas être dans le contrôle, non ?
Bon c’est un peu fouillis tout ça mais j’avais besoin de laisser les choses sortir.
Si quelqu’un y comprend quelque chose je veux bien son retour, quel qu’il soit.
Merci à vous
Z êtes bipolaire jusqu’à l’os
Dans le genre laconique j’adore !
Z’êtes marrant vous 😉
Bonjour,
C’est une bonne question. Vous avez quel âge ?
Vous connaissez des bipolaires à part votre grand père ?
Qu’est ce que ça changerait pour vous si vous aviez un trouble bipolaire ?
46 ans.
Ma mère est instable (TS, dépressions, tempérament fantasque également). mais rien d’établi.
ma fille, 14 ans présente des comportements étranges aussi. Elle est en cours de diagnostic.
Je pense que ça expliquerait certaines obsessions intérieures, à savoir que je sais qu’il y a un truc qui cloche chez moi depuis longtemps. je n’ai jamais su quoi. j’ai vu des psys, fait une analyse mais ça n’a rien donné.
Ensuite, je me dis que si c’était ça, peut-être qu’avec une médication et une TCC adaptée ça me permettrait de vivre plus sereinement.
Je me dis ça … et puis le lendemain je me dis que je me fais des idées, qu’en fait je n’ai rien du tout. Que je suis juste plus sensible et émotionnelle que les autres.
Dans le genre laconique j’adore !
Z’êtes marrant vous 😉
Bah je passe ma journée avec des patients bipolaires je vous avoue un de plus un de moins ça fait longtemps que ça me fait plus bouger un sourcil : p
Je suis un peu pareil. Parfois je le dit oui et parfois non c’est pas possible.
j’aimerai que ça soit le cas, ça excuserait/ expliquerait certains comportements/décisions prisent. Mais maintenant je me dit que au lieu de me cacher derrière ce diagnostic certainement faux dans mon cas, je dois assumer ce que j’ai fait et arrêter de me cacher. Je dois plus m’assumer en tant que personne pas toujours facile à vivre.
bon courage à toi 😉
Merci !
On verra bien de toutes façons.
Avançons, vaille que vaille …
Ouai pareil!
D’après ce que vous décrivez, il y a quelque chose qui vous a posé problème sur des années et un psychiatre tente de mettre le doigt dessus pour vous aider. Si vous vous sentez mieux avec un suivi et un traitement c’est l’essentiel.
Vous pensez que votre mère ou votre fille pourraient être bipolaires ?
Vous savez comment un médecin detecte un trouble bipolaire (a part les achats compulsifs) ?
Je pense que ma mère pourrait être cyclothymique. Ma fille je ne sais pas, elle est encore jeune.
Je pense qu’un médecin s’appuie sur la récurrence des phases dépressives et les possibles manies ou hypomanies.
Ce qui m’étonne ici c’est que ce psychiatre (qui est par ailleurs spécialiste de ce genre de troubles) ait pu, dès notre première entrevue, poser un diagnostic. Cela semblait une évidence pour lui. A sa décharge il est vrai que j’étais dans un état particulièrement agité et que je présentais, je pense, des caractéristiques inquiétantes. Mais pour moi, à cette époque je pensais être en burn out (trop d’investissement dans le travail et dans la sphère privée). Avec des flash suicidaires, certes mais peu, et qui se sont rapidement dissipés. D’ailleurs c’était la première fois que cela m’arrivait (ces flash).
Bah tu verras bien. Prends ton traitement si ça marche et que tu sens mieux bah tu es fixé. Le tout c’est que tu te sentes bien dans tes baskets 🙂
Qu’est ce qui te poses le plus de problème dans la bipolarité? Je veux dire pourquoi être aller consulter si ce n’est pour un mal être?
Je suis allée consulter parce que je n’avais pas d’autre choix. J’étais très très mal et je devenais folle : je ne supportais plus la lumière ni le bruit, j’avais des flash suicidaires, une agressivité de dingue, des pensées en bataille, des obsessions qui ne me quittaient pas (au point d’en arriver à convaincre mon entourage de choses qui me semblent aujourd’hui complètement grotesques), une accélération intérieure effrayante.
Le problème que ce diagnostic me pose c’est que ce ne soit pas ça justement ! Qu’il y ait erreur et que je prenne des cachets alors que je n’en ai pas besoin. Oui, bon, pour être honnête ça marche pas mal quand même.
En fait je en sais pas si je suis dans le déni ou si je ne suis pas malade tout simplement.
Bah tu verras bien. Prends ton traitement si ça marche et que tu sens mieux bah tu es fixé. Le tout c’est que tu te sentes bien dans tes baskets 🙂
ben oui, c’est ça en fait.
Faut que j’arrête de douter en permanence. Que je lâche prise, ne serait-ce qu’un petit peu 😉
Tu sais je te comprends à 100% parce que pour te dire il m’est arrivé un peu la même chose qu’à toi. Sauf que les traitements marchent moyen à part un et c’est le plus sédatif. Du coup me voilà 1 ans après avec ces même doutes. Donc j’ai tout arrêté : psy médoc suivi. Si je retombe c’est que c’est le bon diagnostic si, comme je le pense c’était une mauvaise passe bah au moins je me serais pas gavé de médoc pour rien ^^
Non mais je te dit pas de le faire attention!! C’est pas à faire justement…
pour le lamictal je sais pas.
Je pense que quand même quelque part tu sais que le psy a raison car tu sais ce que tu as traversé et à quel point c’était lourd à porter. Non?
Ce qui est typique du trouble et permet de confirmer ce diagnostic c’est la phase maniaque, si le médecin voit un patient en phase maniaque il est capable de le reconnaître. Il semblerait que la manie soit un des diagnostics simples à poser en psychiatrie.
En fait, je faisais référence à des faisceaux d’indices qui orientent le diagnostic :
Vous pouvez par exemple consulter ceux-ci: https://www.has-sante.fr/jcms/c_1747465/fr/patient-avec-un-trouble-bipolaire-reperage-et-prise-en-charge-initiale-en-premier-recours
Donc vous ne connaissez pas de patient avec un trouble bipolaire en dehors de votre grand père et de possiblement votre mère. C’est difficile de se reconnaître dans une maladie psy, c’est même parfois difficile pour les médecins hors phase maniaque. Personnellement, j’aurais pu ne jamais me reconnaître dans cette maladie mais le médecin l’a vu.
Statistiquement, vous connaissez certainement d’autres personnes avec un trouble bipolaire, le truc c’est qu’il y a rien qui les différencient des autres au premier abord. Par contre pour un médecin qui en voit à longueur d’année, qui est formé et expérimenté, à qui les patients racontent des trucs qu’ils ne diraient pas à leur propre mère, ça devient beaucoup plus facile de diagnostiquer ce trouble ou en tout cas de le suspecter fortement.
Oui, il est vrai qu’une de mes connaissances est diagnostiquée bipolaire et que je ne vois pas vraiment de particularité prégnante dans son comportement. Pour moi il est juste intéressant et je me sens très proche de lui, émotionnellement parlant.