Je suis assez d'accord avec le dernier avis. L'hospitalisation sous contrainte ne doit être utile qu'au malade donc qu'en cas d'extrême danger pour lui ou les autres (risque vital). L'hospitalisation ne doit pas servir au besoin de sécurisation psychologique du conjoint aidant qui voit son partenaire bipolaire avancer vers les pics de ses phases.
Le but de l'hospitalisation n'est pas de démontrer au conjoint qu'il est vraiment malade, où de souffler et prendre du recul pour se rééquilibrer psychiquement, le but de l'hospitalisation est bien de protéger la personne d'un risque pour sa vie ou celle des autres et de mettre en place le traitement médicamenteux qui demande un suivi journalier comportemental pour adapter et monter les doses progressivement jusqu'à un équilibre relatif médicamenteux.
Une fois que le traitement est en place, dès lors que le malade connait son traitement, il n'est plus nécessaire de refaire des hospitalisations, la personne sait ce qu'elle doit faire pour aller mieux, même si elle ne suis pas les recommandations.
Le conjoint doit se positionner par rapport à lui donc soit il supporte, soit il s'éclipse un temps ou définitivement s'il ne peut plus supporter de voir l'autre trop décoller ou sombrer . Chacun doit trouver son équilibre, on ne peut sauver personne et le conjoint n'est pas le mieux placé pour faire le tri entre maladie et difficultés de couple car trop impliqué dans la relation. Les personnes se sauvent généralement elles mêmes et même avec le soutien d'un psychiatre ou d'un psychologue (ou pas).
Après chaque personne est unique, chaque histoire de couple est singulière, mais la seule façon de bien réagir et de mettre les personnes en responsabilité et sans accusation inutile, surtout s'agissant de conjoints bipolaires qui s'écartent du traitement. Après il faut savoir tenir ses positions, tout comme il est inutile de menacer de punir un enfant qui ne respecte pas les règles et sans jamais voir la sanction arriver.. y a rien de pire pour la construction affective.
Personnellement, je pense que nos épouses bipolaires ont besoin d'expérimenter leurs limites qui sont bien au delà du commun des mortels comme nous.
Je ne suis pas psy, mais je pense après expérience que le fait qu'elle s'épuisent dans leurs activités, qu'elles boivent et qu'elles fument (voire qu'elles se droguent) :
-d'une part à la fuite d'un quotidien trop réglé, trop normatif donc pour elles particulièrement mortifère ( c'est bon la folie car le génie s'exprime aussi dans une forme de folie)
-d'autre part à une façon de vous pousser vous dans vos retranchements. Plus elle se sentira prisonnière d'une relation, d'une vie établie par des habitudes ( ne dit on pas que la routine tue l'amour et pourtant, la relation a terriblement besoin de routine pour se poser et construire une confiance au sein du couple), et plus elle aura besoin de liberté, même si cette liberté la détruit. C'est un paradoxe qu'on peut tous expérimenter à un moment de sa vie ce besoin de vivre libre. Alors pour une personne bipolaire, dites vous que tout carcan peut être plus qu'étouffant.
Moi a votre place, je lui dirais: fais ce qu'il te plait, vas dans tes excès, réalise tes projets, moi je vais réaliser les miens. Je ne serais jamais bien loin si à un moment tu tombes, si tu te fais mal, si tu as besoin encore que je t'explique qu'un équilibre tranquille est bon pour le couple... mais tant que tu as des choses à te prouver, à te démontrer, des problèmes personnels à régler, des choses à expérimenter, vis les pour le meilleurs mais aussi le pire car les excès peuvent avoir des conséquences dramatiques.
je ne serais jamais bien loin si tu as besoin d'un avis, d'un conseil mais ce que tu veux, je ne peux pas le vivre car je n'ai pas ton énergie et je m'y perdrais moi même, donc je ne peux pas te suivre dans ton état, dans tes élans, dans les besoins que tu exprimes, alors je ne te t'attendrais pas si je n'y trouve plus mon compte même si pour l'instant je suis encore là avec toi."
Voilà à peu près ce que je lui dirais... voilà à peut près ce que j'ai fais d'ailleurs, mais après, on est tous différent... votre femme a besoin de compenser son trop plein d'énergie, donc inutile de lui dire que vous gérez tout, inutile de dire qu'elle consacre trop de temps à son travail, elle a besoin de se sentir vibrer, vivante, démesurément aimée, quitte à se bruler les ailes...
