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Un naufragé solitai…
 
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Un naufragé solitaire

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(@trelawny)
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Inscription: Il y a 4 ans
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Bonjour à tous,

 

Jeune trentenaire plutôt bien intégré en apparence, j’ai connu et connais encore des phases très mouvementées… J’ai découvert le trouble bipolaire il y a maintenant 5 ans et je suis presque certain d’être cyclothymique (d’ailleurs j’espère ne pas dire de bêtises en affirmant que la cyclothymie est une forme de bipolarité).

En plus de ça j’ai un trouble de l’attention qui n’arrange pas mes difficultés en termes de relations sociales. J’arrive à avoir une stabilité dans mes relations au travail mais ma vie sociale en dehors de ça est très limitée (il faut dire que je ne recherche pas énormément le contact non plus).

J’ai aussi, je crois, un rapport assez problématique avec l’alcool. J’en consomme régulièrement lors de mes phases « down », ou bien pour mieux faire passer les soirées ou les événements sociaux qui parfois me sont assez pénibles à supporter (et aussi parce que j’aime bien l’effet de l’ivresse, il faut l’avouer).

J’avais fini par accepter mon trouble de l’humeur mais dernièrement, j’ai constaté que j’étais en train de prendre une mauvaise direction. En couple depuis maintenant quelques années, j’ai des phases où je ressens le besoin irrésistible de rencontrer d’autres personnes. J’ai jusqu’à présent réussi à contrôler ce désir (qui finit toujours par repartir comme il était venu, puis me laisser dans un état de culpabilité profonde, avant de revenir quelques temps plus tard…) mais là je sens que je n’y arrive plus, surtout que dans les phases hypomaniaques, le dit désir devient parfois très intense pour ne pas dire incontrôlable.

J’espère trouver ici un petit peu d’aide, d’une manière ou d’une autre…

Merci de m’avoir lu !

PS : Y a-t-il une rubrique dédiée aux recommandations de professionnels de santé spécialisés dans le trouble bipolaire ? Je ne suis pas encore familiarisé avec le forum. Merci d’avance.


   
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Melo
 Melo
(@malette)
Membre Moderator
Inscription: Il y a 6 ans
Msg: 3991
 

Tu dois avoir des posts sur les centres experts. Mais je pense qu’il te faut faire une recherche.

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(@trelawny)
Trusted Member
Inscription: Il y a 4 ans
Msg: 59
Début du sujet  

@malette

Merci pour ta réponse. En fait, je chercherais plutôt un psychiatre pour un suivi. Malheureusement, j’ai eu une mauvaise expérience par le passé, j’ai été suivi par un psychiatre qui n’a jamais pris au sérieux ce trouble, malgré l’impact très problématique que cela a pu avoir sur ma vie à ce moment-là. Je suis en région parisienne et il y en a beaucoup sur Paris mais j’ai peur de retomber sur quelqu’un qui va juste m’écouter pendant une demi-heure, prendre mon chèque et me proposer un rdv pour la semaine d’après…


   
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NooN
 NooN
(@noon)
Membre Moderator
Inscription: Il y a 5 ans
Msg: 895
 

@trelawny

Salut à toi et bienvenue,

Tu parle d’attirance en hypomanie.

Je te donne mon exemple par analogie afin de te montrer que tu n’es pas seul dans ce cas.

Je suis hypomane pour me situer et mes épisodes sont mixtes. Ce que tu subis est normal à mon avis. J’avais été hypersexualisé lors de mon épisode inaugural, avec une libido bestiale. Bestiale, j’insiste. Je pensais continuellement à « ça » tout le temps, même au travail, je levais mon bureau… C’était dingue mais heureusement j’ai pu résister à l’envie de d’aller tromper ma femme (insight). J’espère que ça durera au prochain épisode.

Tu n’es pas seul à ressentir cela, tu trouveras des couples qui se sont déchirés pour cela dans les pages de ce forum.

Pour le psy, je ne sais pas quoi te dire. Il faut tâtonner et malheureusement payer pour ça. Fait confiance à ton ressenti, tu peux te tromper mais tu éviteras les profiteurs. Le non verbal plus que tu pourrais le croire, foi d’ancien commercial. Demande déjà un contact à ton médecin traitant, si tu te sens bien avec lui, tu partiras avec un minimum d’assurance.

Reste en local, sinon tu vas t’épuiser à aller le voir régulièrement. Perso, il y avait 3 hommes et 1 femme sur ma ville, j’ai choisi la minorité, la femme. Je ne regrette pas.

A te lire


   
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(@trelawny)
Trusted Member
Inscription: Il y a 4 ans
Msg: 59
Début du sujet  

@noon

Salut,

Ça fait du bien de voir que ce genre d’état est partagé, vraiment… En fait, bizarrement, je n’avais jamais imaginé jusqu’à récemment que cela puisse avoir un lien avec la bipolarité ou la cyclothymie, même si j’avais bien remarqué que cette hypersexualité allait toujours de pair avec l’hypomanie. D’ailleurs ça m’a toujours rendu perplexe de voir que ce désir pouvait s’estomper d’un coup, entraînant aussitôt une grosse phase de regrets d’avoir risqué de tout foutre en l’air et bien sûr beaucoup d’incompréhension.

Tu as l’air de dire que cela ne t’ait arrivé qu’une seule fois, du coup cela signifie que ce n’est pas systématique lors de tes phases d’hypomanie ? Et tu as trouvé des solutions pour gérer ce problème sinon ? (Pardon si mes questions sont trop perso)


   
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NooN
 NooN
(@noon)
Membre Moderator
Inscription: Il y a 5 ans
Msg: 895
 

@trelawny

Tant mieux si tu te sens moins seul, c’est le but du forum, le mien aussi. Mon expérience propre n’a aucun intérêt si elle reste enfermée dans ma tête, alors qu’elle « peut » servir quelqu’un d’autre. Comme on peut l’entendre, ils sont gentils les bipos hein ? Malheureusement, il ne vaut mieux pas rêver les yeux ouverts non-plus.

Posté par: @trelawny

Tu as l’air de dire que cela ne t’ait arrivé qu’une seule fois, du coup cela signifie que ce n’est pas systématique lors de tes phases d’hypomanie ?

Tout bêtement, j’ai 45 balais et j’ai déclenché il y a 2 ans. C’était LA crise (inaugurale, la première) qui m’a menée à l’hosto par le SAMU. Ma femme a dégusté à l’époque, pourquoi attendre la St-Valentin ? Depuis, mon anti-convuslsif à tenu tout ça en respect, je pense. La suite c’est une grande phase d’apathie, une humeur correcte par-ci par-là, saupoudrée d’impulsivité, de tiraillements. Depuis fin 2020, j’ai trainé une déprime moyenne qui m’a coupé toute envie et tout plaisir mais je travaillais quand même (difficilement). Aujourd’hui, je suis en arrêt depuis 2 semaines car j’ai fondu en larme devant un collègue après un « salut », c’est allé trop loin pour être « acceptable ».

J’ai arrêté le chichon que je fumais depuis 25 ans et un psy addicto m’a détecté comme mixte il y a une semaine, j’ai failli retourner en HP. C’est vrai que j’étais remonté comme un coucou Suisse, tendu comme une corde à piano. Il a appelé ma psy et ma femme devant moi et a laissé tombé l’internement, 3 Valium et au lit. Fait gaffe à ton sommeil, c’est à cause de ça que je commençais à déraper. J’ai une « cure » de seresta de 30j à faire et un dosage de la TSH.

Voilà, tu sais pas mal de choses. Je ne suis pas du genre à les cacher, c’est aussi un peu ma thérapie. J’emmerde profondément les gens que ça gêne, qui voient en nous ce qu’ils pourraient être. On a qu’une vie, il n’y a pas de play again possible. Il y a plus de 2 ans, être bipolaire était pour moi la même chose que la plupart des gens qui n’en savent rien, c-à-d la majorité de ceux qui nous entourent.

Pour répondre simplement à ta question, je suis certain que le jour où j’aurais de nouveau cette libido, je serais chez les gens en blanc.

N’hésite pas à revenir, relativiser aide beauuucoup…


   
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(@trelawny)
Trusted Member
Inscription: Il y a 4 ans
Msg: 59
Début du sujet  

@noon

OK, merci pour tes explications. Je n’ai jamais connu d’épisode maniaque. J’ai en revanche connu une grosse dépression quand je vivais seul dans une ville où je ne connaissais presque personne, il y a quelques années. C’est d’ailleurs à cette époque que je me suis rendu compte que quelque chose déconnait sérieusement chez moi et que j’ai commencé à faire des recherches.

Un jour, alors que je lisais un bouquin de philo dans une bibliothèque, une idée si intense m’est venue (je pourrais utiliser le terme de révélation tellement c’était puissant sur le coup) que j’aurais pu embrasser n’importe quelle personne qui aurait été à côté de moi (heureusement que la salle était vide à ce moment-là). J’avais les larmes aux yeux et j’ai cru devenir fou (de joie ?) l’espace d’un instant, puis c’est retombé « in extremis » si je puis dire.

Paradoxalement, je n’ai pas consulté de spécialiste durant cette période, ce qui est très stupide maintenant que j’y pense car je suis sans doute pas passer loin de faire une connerie.

Maintenant ça va mieux en comparaison de ce temps-là mais je veux juste réussir à sauver ma relation et la stabilité acquise. Je sais que si je perds ça c’est potentiellement la spirale qui peut reprendre…

J’ai fumé pendant pas mal d’années aussi, enfin beaucoup moins en comparaison de toi mais j’ai arrêté car à la fin ça me provoquait plus que de l’angoisse et des bad trip (il faut dire que je fumais beaucoup, et sur des bangs notamment, ce qui ne devait pas aider…) Maintenant c’est plutôt ma consommation d’alcool qui est devenue problématique car il suffit que je picole un soir pour que ça fasse vriller mon humeur durablement… Mais pour le moment, je me vois mal arrêter de boire, j’ai trop d’anxiété, il faut que j’évacue le soir et puis ça m’aide aussi à sociabiliser (enfin, pour le peu que ce soit possible en ce moment).


   
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(@electrika)
New Member
Inscription: Il y a 4 ans
Msg: 1
 
Posté par: @trelawny

Bonjour à tous,

 

Jeune trentenaire plutôt bien intégré en apparence, j’ai connu et connais encore des phases très mouvementées… J’ai découvert le trouble bipolaire il y a maintenant 5 ans et je suis presque certain d’être cyclothymique (d’ailleurs j’espère ne pas dire de bêtises en affirmant que la cyclothymie est une forme de bipolarité).

En plus de ça j’ai un trouble de l’attention qui n’arrange pas mes difficultés en termes de relations sociales. J’arrive à avoir une stabilité dans mes relations au travail mais ma vie sociale en dehors de ça est très limitée (il faut dire que je ne recherche pas énormément le contact non plus).

J’ai aussi, je crois, un rapport assez problématique avec l’alcool. J’en consomme régulièrement lors de mes phases « down », ou bien pour mieux faire passer les soirées ou les événements sociaux qui parfois me sont assez pénibles à supporter (et aussi parce que j’aime bien l’effet de l’ivresse, il faut l’avouer).

J’avais fini par accepter mon trouble de l’humeur mais dernièrement, j’ai constaté que j’étais en train de prendre une mauvaise direction. En couple depuis maintenant quelques années, j’ai des phases où je ressens le besoin irrésistible de rencontrer d’autres personnes. J’ai jusqu’à présent réussi à contrôler ce désir (qui finit toujours par repartir comme il était venu, puis me laisser dans un état de culpabilité profonde, avant de revenir quelques temps plus tard…) mais là je sens que je n’y arrive plus, surtout que dans les phases hypomaniaques, le dit désir devient parfois très intense pour ne pas dire incontrôlable.

J’espère trouver ici un petit peu d’aide, d’une manière ou d’une autre…

Merci de m’avoir lu !

PS : Y a-t-il une rubrique dédiée aux recommandations de professionnels de santé spécialisés dans le trouble bipolaire ? Je ne suis pas encore familiarisé avec le forum. Merci d’avance.

Bonjour jeune trentenaire,

J’arrive nouvellement aussi sur ce forum après avoir déserté un site moins friendly… 

Diagnostiquée type 2 (ou pas…) depuis deux mois par un psychiatre qui me suit depuis un burnout il y a deux ans, j’ai finalement arrêté abilify qui empêche de réfléchir et les antidépresseurs qui me mettent en état maniaque. Il a fallu que je le découvre moi-même… Bref, perso je suis passée par des états sexe par vague avec des bas aussi doux que les hauts évidemment en faisant des omelettes d’incompréhension. Je suis mariée avec enfant, donc c’était un peu plus sport jusqu’à ce qu’en phase détendue je m’installe en vie parallèle avec mon amant… Depuis 5 ans bientôt. Perso j’ai appris à gérer la culpabilité. L’important est de gérer son bonheur. Ce qui n’est pas toujours facile pour nous. 

Aujourd’hui je change de mode de vie, en évitant les stress, en arrêtant l’alcool, pour éviter les médocs et continuer à jouir de la vie. Car franchement, la vie sans jouissance sexuelle ou gustative, à quoi sert-elle ????

De plus, je réfléchis actuellement aux raisons biologiques sous jacentes de la bipo type 2 : j’ai des problèmes de thyroïde qui fait le yoyo en fonction de mes émotions, et mes idées noires ont disparu depuis l’arrêt de l’alcool depuis 2 mois avec un traitement (j’étais devenue alcoolo-dépendante) et j’ai retrouvé ma créativité et mes envies d’avenir. Donc… Il y a des choses à faire…


   
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NooN
 NooN
(@noon)
Membre Moderator
Inscription: Il y a 5 ans
Msg: 895
 

@trelawny

Si je comprends bien le fond de ton problème, c’est la socialisation que tu peux atteindre en te désinhibant avec l’alcool. Pour la dépression, je n’en parle pas, elle fait partie du package. Saloperie.

Posté par: @trelawny

la stabilité acquise

La stabilité ne t’aide pas à diminuer ta conso d’alcool ? Je ne parle pas d’arrêter. J’ai arrêté le cannabis car c’est la senteur sapin qui m’attend, et pas celui qui pend au rétroviseur. Ca ne fait qu’une semaine, petit joueur que je suis.

As-tu essayé des groupes de paroles, genre UNAFAM ? J’en parle souvent car je ne vois pas d’autre porte de sortie quand on a un souci comme le notre, ou d’ordre psychique en général. Je ne supporte plus quand j’entends des trucs du genre : « ceux qui se suicident manquent de volonté ». Oh putain, je tourne les talons et je me casse. Un collègue m’avait d’ailleurs parlé de volonté me concernant. Je l’ai coupé au bout de 3 secondes et je l’ai mouché gentiment, quel effort sur moi même.

La socialisation. Comment la supporter tout en gardant ce truc en nous, biaiser la relation dès l’origine. Le dire, c’est faire le tri.

Je ne sais pas quoi dire sur le coup, je me laisse le temps de réfléchir.

Dis-toi que si on se voyait physiquement, ça serait possible de socialiser. Rien n’est impossible. Il n’y a pas OBLIGATOIREMENT d’autres personnes qui peuvent le comprendre, comme moi qui et d’autres ici qui sont concernés. Les groupes de paroles permettent de viser juste, d’être « efficace ».

Dis moi si je fais fausse route.

Dis moi si ça te fait réfléchir.

Pour ta révélation, no problem. J’ai failli envoyer ma famille en orbite. Oh la belle bleue !! Dis-toi que la révélation est un moindre mal, et je ne joue pas à celui qui pisse le plus loin.  Je me suis toujours pris pour une crotte, malgré ma hargne.

Au plaisir de te lire


   
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(@trelawny)
Trusted Member
Inscription: Il y a 4 ans
Msg: 59
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@electrika

Posté par: @electrika

Car franchement, la vie sans jouissance sexuelle ou gustative, à quoi sert-elle ????

Salut electricka,

Je te rejoins bien là-dessus !! Pour tout te dire, j’ai proposé à mon amie qu’on ait tous les deux d’autres relations, ce qui ne me posait pas de problèmes car je préfère autant être honnête et que les choses soient mutuelles, mais celle-ci n’est pas vraiment dans le même état d’esprit malheureusement (et vu que je ne veux pas perdre notre relation, ben je prends sur moi…)

Tu t’y retrouves en ayant une relation en parallèle ? Ce ne doit pas être simple à gérer j’imagine avec une vie familiale à côté (ça prend tellement . Mais ça doit en valoir la peine d’un point de vue épanouissement. Mine de rien on est encore très vieux jeu dans cette société d’un point de vue moral.


   
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(@trelawny)
Trusted Member
Inscription: Il y a 4 ans
Msg: 59
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@noon

Oui, tu n’as pas tort, je parle de stabilité et en même temps de conso d’alcool excessive… Disons que depuis que je suis un peu plus installé, mes variations d’humeur sont plus stables, mais c’est clair que y’a pas mal de choses qui ne vont pas. Les groupes de parole je ne sais pas, ça ne me dit rien pour le moment. Tu as déjà essayé toi ?

J’apprécie en effet le fait d’être désinhibé avec l’alcool. Je cogite trop autrement et ça me donne la sensation d’être en décalage avec les autres ou d’être en retrait selon les phases.

Après, ce qui me gêne avec ces changements fréquents, c’est que je n’arrive parfois plus à comprendre qui je suis vraiment. Les pensées ultrapositives et l’optimisme démesuré que j’ai quand je suis up ou les pensées d’autodénigrement et de pessimisme quand je suis down, je n’arrive parfois plus à savoir ce qui relève de mon propre jugement, de ma personnalité. Ou un coup je veux refaire ma vie dans un autre pays ou changer de travail alors que celui-ci me plaît, et puis quelques temps après c’est complètement le contraire et je réalise que ça aurait probablement été un désastre… En fait, en le disant je me rends compte que c’est sans doute assez commun avec ce trouble…


   
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NooN
 NooN
(@noon)
Membre Moderator
Inscription: Il y a 5 ans
Msg: 895
 

@trelawny

Oui, j’ai participé à des groupes de parole UNAFAM, pour le mode visio Covid, je laisse la main. J’avais poussé ma femme à y aller, et ça l’avait aidée à ouvrir les yeux et relativiser (encore et toujours). J’en ai fait 2 types. Un gros d’une quarantaine de personnes où le temps de parole est compté, chronométré. C’est intéressant à écouter, si le sujet en cours te botte. Sinon t’attends. C’est très impersonnel, je ne compte plus y aller car je vais à un autre dans ma ville. J’adore le psy qui anime, ce qui aide énormément. Il a de l’humour et est très humain. Je n’oublie pas les 2 personnes âgées qui tiennent ce groupe avec le psy, leur fille de 40 ans est atteinte. La dame m’a remercié d’avoir témoigné que nos symptômes sont incontrôlables, étant le seul malade de cette assemblée (10 personnes max). C’est dire à quel point les aidants sont perdus et n’imaginent pas une seconde ce que l’on vit, à différents degrés de sévérité.

Pour l’alcool, je ne peux pas te dire, je me suis limité au shit même si j’ai tenté d’autres choses. J’ai terminé mon stock mais pour te dire, je fumais la résine à la pipe, depuis que j’ai arrêté le tabac (il y a 2 ans, après 25 de conso). Je n’ai surtout pas essayé de toucher de l’herbe, c’est trop bon.

J’ai une grosse envie de fumer, n’importe quoi qui brûle. Le hit de la gorge me manque, la sensation.

Pour tes pensées, la maladie parle à travers elles. Que penses-tu du printemps qui arrive ? Je redoute l’hiver prochain, déjà.

A+


   
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(@trelawny)
Trusted Member
Inscription: Il y a 4 ans
Msg: 59
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@noon

Merci pour ton retour d’expérience. Du coup ça consiste c’est seulement un tour de parole où l’on explique ce qu’on a, pourquoi on est là, ou bien il y a d’autres interactions ? C’est un peu comme les AA c’est ça ?

Je comprends tout à fait pour l’envie de fumer. Je pense que si je n’avais pas eu des soucis de santé à cause de ça j’aurais continué (eh oui, fumer comme un pomper quand on est asthmatique, c’est pas l’idée du siècle !) Tu as essayé de vapoter ? Je suis plutôt dubitatif avec ce truc mais un ami qui a fumé pendant plus de 20 ans a réussi à décrocher grâce à ça.

Le printemps, je l’attends avec impatience, même si curieusement cet hiver n’a pas été trop dur pour une fois. Pour ma part, le confinement me réussit plutôt bien car ça rend Paris plus vivable. Après, c’était pas la même quand les écoles étaient fermées et que j’étais en appart avec des enfants non-stop… Là j’ai bien pété les plombs. D’ailleurs si ça devait recommencer, je sais d’avance que je ne le supporterais pas, j’avais déjà atteint ma limite à ce moment-là.

Comment vis-tu cette période toi ?


   
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Lyleith
(@lyleith)
Reputable Member
Inscription: Il y a 5 ans
Msg: 342
 

Salut, je m’incruste un peu!

Je voulais réagir au sujet des groupes de parole, en s’adressant à un psychiatre, un psychologue ou un cmp tu peux aussi voir si tu peux être inscrit dans un groupe de psychoéducation. C’est intéressant, douze séances d’une heure et demie avec des patients et des professionnels pendant lesquelles tu détailles certains aspects de la maladie. Ce qui est sympa c’est surtout d’aller boire un verre avec certains patients après, ça permet de créer un petit groupe pour parler phases et médocs et de pouvoir moins en parler avec nos proches tout en profitant de l’expérience des autres.

Pour la cigarette j’ai arrêté il y a presque un an grâce à la cigarette électronique, je fumais une douzaine de cigarettes ou plus par jour depuis sept ans. J’avais déjà essayé d’arrêter sans succès mais là ça s’est fait tout seul, en douceur. En ce moment je baisse peu à peu le taux de nicotine et quand je serai à zéro je pourrai arrêter de vapoter. Je trouve ça super mais il faut aimer. Ça me coûte peu d’argent parce que je fais mon liquide moi-même, il suffit d’acheter une base neutre, des arômes et de la nicotine. Comme ça je baisse la nicotine progressivement.

Pour l’alcool, j’ai complètement arrêté pendant quelques années parce que je buvais trop, tous les soirs, et ça me rendait incontrôlable en (hypo)manie / encore plus ralentie en dépression. Aujourd’hui je peux boire un verre de temps en temps mais je suis prudente.

Pour l’hypersexualité je n’ai jamais de grosse augmentation de la libido mais en phase up j’ai tendance à être très séductrice sans m’en apercevoir. Pendant longtemps je m’énervais de voir tous les hommes autour de moi demander plus que de l’amitié mais des proches m’ont fait comprendre que je les regardais de manière trop appuyée et que c’était mon attitude qui posait problème, et je suis en couple. Depuis je fais très attention et ça va mieux, mais en phase up je ne sais pas si je saurai continuer à faire gaffe. Je suis stable, je touche du bois.

Désolée j’ai lu la conversation et j’ai réagi à tous les sujets en même temps!


   
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Melo
 Melo
(@malette)
Membre Moderator
Inscription: Il y a 6 ans
Msg: 3991
 

J’adhère à l’éducation thérapeutique. Je suis en train d’en faire et ça m’a fait comprendre pleins de choses. Surtout on est avec des gens qui sont comme nous. Pas besoin de se cacher ou de faire semblant.


   
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NooN
 NooN
(@noon)
Membre Moderator
Inscription: Il y a 5 ans
Msg: 895
 

@trelawny

Le groupe de parole auquel je participe n’est pas du même type que celui de @lyleith. La discussion est totalement libre et les sujets très divers. Ils sont plutôt fréquentés pas des aidants. Celui que je suis n’est d’ailleurs pas spécialisé bipo, entre parenthèses.

On y parle curatelle, détresse, découverte de la maladie (bipo, schizo, etc.), bonnes adresses, et bien d’autres.

Posté par: @trelawny

(eh oui, fumer comme un pomper quand on est asthmatique, c’est pas l’idée du siècle !) Tu as essayé de vapoter ?

C’est la découverte de mes problèmes cardiaques qui m’a fait arrêter la clope il y a 2 ans, sans arrêter le shit. Je savais que je n’aurais pas pu arrêter les 2 en même temps. Donc shit pur à la pipe, pas de refroidissement de la fumée ou de « facilitation » histoire que ce soit bien dur à ingérer, dans le but d’arrêter. J’ai pris 100G, cause pénurie Covid et par choix d’y mettre un terme à la fin. Quand ma jambe s’est mise à se tétaniser au bout de 100m de marche, en 2018, j’ai vu la mort dans les orbites. J’avais bien compris que mon cœur avait morflé aussi. Pose de d’un stent cardiaque et Illiaque en 2 mois. Sans compter mes apnées du sommeil donc paye ton masque nocturne en plus de celui du covid, à vie bien sûr. Je suis devenu une pharmacie ambulante avec 10 cachets/jour, soit 7 molécules dont 6 pour le cœur.

Voilà ma motivation, et la raison de ma décompensation psychique. Un grand merci à l’infarctus de la jambe, qui m’a évité de me retrouver sur la flanc avant 50 ans. Un infarctus n’est pas un terme réservé au cœur, tout organe non alimenté en sang subit un infarctus. J’attends ma prochaine angine de poitrine, un de mes 3 coroner est fermé à 70%, donc il va me faire chier un de ces quatre. Sans compter ma carotide gauche fermée à 50%, véritable usine à AVC.

Je psychote, mais on ne va m’enlever mes stent, plutôt m’en rajouter. J’espère ne pas me faire ouvrir de si tôt pour un petit pontage, à 45 balais. Si vous êtes curieux, on ponte les gars avec leur artère mammaire. Et oui, on a des reliques de seins, nous les hommes. On dirait une vielle pub pour déodorant: pour nous, les hommes…

Il est content NooN, il a écrit et fait en même temps sa petite thérapie du jour. Tu vois @Stoney , ça sert aussi à ça d’écrire ici. C’est comme la TV, on regarde ou on zappe.

Posté par: @trelawny

Comment vis-tu cette période toi ?

Arrêt maladie. Ca va (gamines, bricolage, lecture, forum) mais il va falloir y retourner et mon responsable d’agence ne va pas m’attendre avec les croissants. Je préfère les pains au chocolat de toute façon.

Posté par: @lyleith

Pour l’hypersexualité je n’ai jamais de grosse augmentation de la libido mais en phase up j’ai tendance à être très séductrice

@lyleith

L’hypersexualité est soit disant majoritairement féminine. En ce qui me concerne, j’aurais pu être hardeur. Plusieurs heures au garde à vous sans aucun souci et sans trucages. Et moi qui était content sans comprendre (un mec kwâ, un peu con, vous savez les filles) ce qui m’arrivait. Moi bipo ? Jamais !!

NooN


   
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(@trelawny)
Trusted Member
Inscription: Il y a 4 ans
Msg: 59
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@noon

C’est dingue ce qu’il t’est arrivé. Je n’ose pas imaginer tout ce que tu as dû traverser, tu es bien courageux. Sans vouloir être indiscret, tu penses que c’est le stress ou le mode de vie (ta conso) qui ont fait ça ? Ou les deux ? Je suis quelqu’un de très stressé je crois, et je vois toutes les conséquences que ça amène avec le temps c’est vraiment ce qu’il y a de pire quand on est sujets à ça…

 

@malette @lyleith

Je vois tout à fait ce que ça doit apporter de se retrouver avec des gens qui vivent la même chose que nous, rien que de parler ici sans être jugé ça fait un bien fou ! De quelle manière interviennent les professionnels du coup ? Ils interviennent individuellement ou juste pour organiser l’échange ?

 

Posted by: @lyleith

Pour l’hypersexualité je n’ai jamais de grosse augmentation de la libido mais en phase up j’ai tendance à être très séductrice sans m’en apercevoir. Pendant longtemps je m’énervais de voir tous les hommes autour de moi demander plus que de l’amitié mais des proches m’ont fait comprendre que je les regardais de manière trop appuyée et que c’était mon attitude qui posait problème, et je suis en couple. Depuis je fais très attention et ça va mieux, mais en phase up je ne sais pas si je saurai continuer à faire gaffe. Je suis stable, je touche du bois.

Ah oui, c’est tellement ça ! D’ailleurs, je ne comprenais jamais que les femmes ne me regardaient que selon certaines périodes, alors qu’en fait c’est juste que dans les phases up je deviens plus séducteur, je recherche plus le contact (visuel) etc. C’est comme naturel ou inconscient en fait.


   
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(@trelawny)
Trusted Member
Inscription: Il y a 4 ans
Msg: 59
Début du sujet  

Sinon je désespère un peu aujourd’hui : 3e psy que j’appelle et elle aussi ne prend pas de nouveaux patients… Je pense que toutes et tous sont dépassés à cause du contexte.

 

   
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Lyleith
(@lyleith)
Reputable Member
Inscription: Il y a 5 ans
Msg: 342
 

@trelawny

Dans mon groupe de psychoéducation, il y avait un animateur, un ou deux psychologues selon les séances et un psychiatre. Chaque séance était un cours interactif sur un pan de la bipolarité: les différentes phases, les traitements, l’hygiène de vie… on était à peu près huit patients de tous âges et il y avait beaucoup de dialogue.

Les cours en eux-mêmes ont été utiles à ceux qui découvraient leur maladie, ce qui n’était pas mon cas. En revanche je tire deux bienfaits de cette expérience: le premier, c’est que j’ai lié une amitié avec trois participants et que depuis, on se voit régulièrement pour faire des séances entre nous. Si quelqu’un fait une phase maniaque et agit de manière un peu folle, on ne le juge pas; on se soutient en dépression, on est à l’écoute; et on se sent moins malade auprès de nos proches parce qu’on peut en parler ailleurs. Le deuxième, c’est qu’on commençait chaque séance par une évaluation de notre humeur; je n’arrivais pas à le faire avant et aujourd’hui, je peux l’évaluer avant que mes proches ne soulignent un problème.


   
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Melo
 Melo
(@malette)
Membre Moderator
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Msg: 3991
 

Moi je fais de l’éducation thérapeutique. C’est en groupe avec une infirmière, un psychiatre et un pair aidant. Généralement on parle sur des sujets bien précis. Aujourd’hui c’était ce les choses qui nous font du bien. Quels sont nos besoins, etc…


   
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NooN
 NooN
(@noon)
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Msg: 895
 

@trelawny

Salut à toi,

Posted by: @trelawny

C’est dingue ce qu’il t’est arrivé. Je n’ose pas imaginer tout ce que tu as dû traverser, tu es bien courageux.

Pour être plus précis, je ne suis pas courageux, j’ai été effrayé, au point de décompenser. Pourquoi le dire au passé d’ailleurs ? J’ai arrêté le shit il y a deux semaine (déjà, mdr !!). Une petite victoire quand même. ah j’oubliais, vélo elliptique 6j/7, pendant 1/2h, à 6h du mat’, avant le boulot. Bon là c’est du courage, parce que j’étais un canap’ avant.

Ma motivation : je veux vivre pour voir mes fifilles grandir et ne pas perdre ma famille en décompensant une nouvelle fois. Je suis suivi cardiovasculaire, ce qui est un bien, mais si l’angine de poitrine arrive, ou les reins (y’a pas que le cœur dans la vie), c’est un énorme risque de décompensation pour moi. Je n’ai pas envie de boire l’apéro avec la faucheuse, même en visio.

Ça fait vraiment bizarre de se balader avec son petit vaporisateur de trinitrine (un puisant vasodilatateur). Principe, je me balade dans la rue, justement. Paf, ma poitrine se serre, zut. Je m’assois au sol, puis je m’asperge sous la langue (l’accès le plus rapide au système sanguin sans injection). Pourquoi assis, me dirais-tu, ben parce que tu peux te casser la binette par chute de tension immédiate. Revenons au sujet, il y a deux possibilités. La douleur disparait au bout d’une minute, je prends RdV avec mon cardio en urgence. Si ça ne passe pas, c’est au urgences qu’on n’emmène. En urgence ou les urgences, moi qui suis un speed, c’est raccord. La suite, stent dans le meilleur des cas, ouverture dans l’autre. Zut encore, ma journée est vraiiiiment gâchée.

Maintenant que j’ai parlé de moi, de mon nombril, parlons de toi, mais moins que moi, hein ?

En fait tu as soulevé deux sujets qui me tiennent à cœur (c’est pas une blague cette fois) :

1- depuis que je suis sur le forum, je souhaitais ouvrir LE post, les bipos et le cardiovasculaire. Ta question est légitime, C’EST LA PREMIERE CAUSE DE DECES (ou de réduction d’espérance de vie si tu préfères) CHEZ LES BIPO, AVANT LE SUICIDE !!! Et apparemment, tout le monde s’en branle, dit gentiment.

Ca m’a pris deux secondes pour pêcher les 2 premiers liens, et même pas sur google que j’ai déserté, sauf recherche très pointue.

https://www.fondation-fondamental.org/les-maladies-mentales/les-troubles-bipolaires/la-maladie

http://www.psychomedia.qc.ca/trouble-bipolaire/2009-02-02/le-trouble-bipolaire-lie-a-un-risque-accru-de-deces-precoce-du-a-des-maladies

Je reviendrais vers toi la dessus, fais moi confiance.

2- tu as repris une partie de texte de @stoney que tu as enrichit =>  le monde des coaches et psy de supermarchés, version étendue par tes soins. Oublie ton « impression de gêner », je radote sans arrêt moi, alors continue à t’incruster, c’est fait pour ça. Au pire, personne ne te réponds. Il n’y a pas de question con, que des réponses connes.

Tu déconnes, tu m’as donné pour au moins une semaine de recherches et d’écriture avec tes questions. Je plaisante, bien-sûr.

NooN


   
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