Désolée je maîtrise pas trop les forum.
Jusque là je parlais toute seule, sur mes carnets, sur mon ordi.
ça me fait vraiment plaisir de vous avoir rejoint tous, je me sens moins seule !
Je déteste parler de moi, mais j’adore écrire sur plein de choses.
je saurais me faire discrète.
Salut les bipotes,
Je suis navrée, je ne maitrise pas encore bien le forum.
Il m’aurait certainement fallu créer un post dédié mais je n’ai pas encore tout compris à la structure du site.
Ce message est un peu une bouteille à la mer, un peu brouillon.
Je ne vais pas bien du tout aujourd’hui, en fait, cela fait un moment mais là je sens que je m’écroule. Un évènement survenu hier m’a complètement dégoutée de moi. J’ai raté une affaire immo à force de procrastiner et je culpabilise tellement que je n’en dors pas, je pleure sans cesse et le monde s’écroule. Ca représentait beaucoup pour moi. Je suis dans une situation où je devais réagir vite pour déménager (eh oui, je me suis créé une instabilité à ce niveau), et au lieu de m’engager sur ce qui me correspondait, j’ai hésité, laissé de côté par peur de me tromper, et aujourd’hui c’est trop tard. Ca a été signé le jour où j’appelais pour faire mon offre. Je me déteste. me revoilà donc à la case départ, encore plus dans l’urgence à cause de ma bêtise. Je n’ai jamais été si mal. J’ai honte, je m’en veux, je n’arrête pas de penser à cet appartement, je ne peux pas relativiser. J’ai vomi, pleuré, me suis cogné fort le front avec mes poings. Mes mains tremblent, je n’ai plus d’envies, je ne dors presque pas, j’aimerais remonter le temps.
J’ai appris que j’étais bipolaire vendredi, et j’ai raté deux affaires samedi. J’ai eu peur de m’engager sur la première qui me tendait les bras, et ai pris conscience que c’était la seconde qu’il me fallait (sur le marché depuis 2 mois, vous voyez un peu comme j’ai procrastiné), et c’était trop tard à 24h près. Et ce n’est pas une lubie, c’était vraiment deux bonnes offres et nécessaires dans ma situation.
Je gâche toutes mes possibilités. Je suis toujours en proie au doute et cela me bloque. Pour ensuite le regretter très fort dans la honte.
Tout ça pour vous dire que mon état devient compliqué. La déception et la culpabilité ne devrait pas nous bouffer à ce point, si ?
En fait, en un WE, j’ai eu 2 gros chocs. Le diag de bipolarité, et mon immense connerie pour l’appartement (que j’ai perdu à tout jamais, je m’en remets pas, depuis le début il m’avait tapé dans l’oeil et j’ai trouvé de mauvaises raisons pour ne pas me positionner (j’ai aussi reçu de mauvais conseils, et je suis trop influencable)).
Ce matin je n’ai même plus la force de pleurer. Je suis désemparée.
Je n’ai plus envie de rien. Je me dégoûte.
Si la bipolarité est réelle dans mon cas (déni du diag, un classique ?), je ne comprends même pas quelle phase je traverse. J’aurais tendance à penser que je suis perpétuellement dans un état mixte. Il n’y a jamais de répit. Une énergie débordante qui part dans tous les sens.
J’ai déclenché de manière violente il y a 2 ans je pense (mais j’avais déjà un comportement excessif depuis belle lurette). Arrivée des attaques de panique liées à un évènement qui a fait ressortir la peur, la honte et la culpabilité. J’ai pris de manière aléatoire des anxiolytiques, des hypnotiques pour essayer de me calmer et de dormir ponctuellement. J’ai eu de sales moments à chialer en boule sur le tapis pendant des semaines. Personne ne m’a vue comme ça. La semaine, je reprenais le boulot et me forçait à tenir la rampe. L’alcool m’accompagnait beaucoup, jusqu’à le mélanger avec les anxio à haute dose le lendemain du réveillon que j’ai passé seule. Depuis 3 mois, plus une goutte, et mon état empire car je n’ai plus de « bons » moments. Toute mon angoisse fait surface sans que je n’arrive à la canaliser pour avoir au moins quelques instants d’apaisement. Mon quotidien, c’est forcer et faire semblant. Je m’interdis de m’écrouler devant les autres. Alors je force. Je mets le masque.
Je me mets une pression constamment : »Il faut y arriver, surtout ne pas s’écrouler, tu vas tout perdre sinon ». Et dès que je me loupe sur quelque chose, c’est la catastrophe. Je rumine, j’imagine les pires scénarios.
Bref, j’écris beaucoup, j’en suis navrée. Est-ce de la manie d’avoir besoin de se répandre ainsi ? Faut croire que je suis trop seule, ça n’aide pas. Et je ne veux pas parler de ça à mes rares amis par téléphone (ils habitent loin, ont tous fonder leur famille, et moi nada. Je me sens en décalage, j’ai honte de mon instabilité).
Ce catastrophisme vous est-il familier ? Ainsi que la procrastination par difficulté à faire des choix, de s’engager, puis la haine de soi lorsque par conséquent les choses nous échappent ? Est-ce du sabotage ? Pourquoi cette peur immense de faire des choix ? S’empêche-t-on de se donner une direction ?
Je vous remercie de m’avoir lue. Je vais aller me faire un café et essayer de me forcer à continuer, en sachant encore moins où je vais maintenant.
Belle journée à vous
Salut Zed,
J’ai un peu perdu le fil ces derniers temps.
Je me demande quand se déclenche vraiment la bipolarité. Elle est souvent là depuis longtemps mais nous en sommes inconscients (et notre entourage aussi).
Pour te donner mon exemple de déclenchement, tout est venu d’un accident vasculaire qui m’a fait arrêter la clope du jour au lendemain. J’ai arrêté le shit il y a un mois, soit deux ans après. Je savais pertinemment que je n’aurais jamais réussi à faire coup double, donc je fumais la résine pure à la pipe avant de me sentir prêt.
En effet, accepter le diagnostic semble être difficile.
C’est peu de le dire. Pour le traitement, je n’ai qu’à te dire prends-le, « tente-le ». Tu ne te poserais aucune question si tu étais plâtrée pour un bras cassé ou devais prendre une chimio pour ce que tu sais. Mon thymo m’a sorti de l’ornière, et je l’en remercie (il s’en fout de mes remerciements mais j’insiste). Je travaille encore sur moi, et cela va prendre du temps, c’est ce qu’il nous manque, ou semble nous manquer dans cette société « moderne ».
Je n’en ai parlé à personne pour l’instant, et je ne sais pas si je le ferai.
N’en parle pas au taf, je suis en train de le payer cher, un an après. Par contre, en parler dans mon cercle d’ami/familial est ma thérapie ; je ne peux/veux pas le garder en moi car c’est trop, d’autres problèmes sérieux sont venus s’y greffer (vasculaires). D’un autre côté, en parler te permettra de faire le « tri » entre ceux qui te soutiennent vraiment et les superficiels. C’est aussi mon but, éclaircir mon champ de vision quitte à devoir « couper » des têtes, supprimer les toxiques, mais quoi qu’il en soit, ce sont eux qui en prennent le choix. Je reste droit dans mes bottes, c’est au moins une qualité qu’il me reste, afin d’être authentique avec les autres et moi-même.
Voilà, une petite réponse rapide, et l’avis d’un lambda.
Prends ton temps, tes réponses se résoudront en partie d’elles-même.
N’oublie pas : « un secret partagé ne t’appartient plus »
Tu fais bien de venir échanger.
NooN
Merci pour ton retour, tes conseils, ton partage.
Là tu vois, je sens que je suis en train de glisser. Je pleure, je me recroqueville en boule sur le sol, je fais les cents pas, je rumine, je m’insulte à haute voix d’être aussi con de foutre mes chances en l’air. Ca se répète tout le temps ce truc de faire foirer ses choses. Là, le coup de l’appart, c’est la goutte d’eau pour moi. J’en vomis de dégoût envers moi-même. J’ai tellement honte, que de parler du diag à mes proches serait définitivement me faire hara kiri. C’est un lourd secret, mais je ne veux pas qu’on me stigmatise. Je n’ai jamais supportée d’être aidée, ça serait un aveu de faiblesse et je ne veux pas inquiéter les autres, qui déjà commence à voir que je me débat. Jusqu’à présent, c’est moi qui aidait. Ca devait booster mon sentiment d’utilité et d’estime de moi-même. Je ne veux pas que ça se sache. Au travail, clairement, il ne faut rien montrer. Mais en dehors non plus. Je me sens donc toute seule dans ma galère, et je m’isole encore plus car j’ai honte d’être comme ça. J’aurais besoin d’attentions permanentes, mais je ne peux pas demander ça. Et à qui ? Tu vois, c’est comme une énorme prise de conscience sur ce que je suis, c’est une méga claque et je ne peux pas refiler cette merde aux autres.
J’avais déjà fait des mises au vert pendant plus de 6 mois, arrêt du tabac, de l’alcool, de tout type d’excitant, et je n’étais pas comme ça, car c’était une approche superficielle, sans questionnement sur la fonction que remplissait le produit. Là, le fait d’arrêter l’alcool dans le but de comprendre comment et qui je suis sans, ben c’est juste un séïsme. Cette approche a mis en lumière le diag bipo, et ça, c’est un cataclysme pour moi.
Je déteste les étiquettes, j’ai peur de ne devenir qu’une maladie à mes yeux et à ceux des autres. D’être évincée socialement, car on parlera de moi comme une malade, je serai victimisée. Je ne veux pas l’accepter. Bordel, j’ai voulu faire le bilan de milieu de vie, et je tombe sur/dans la faille de San Francisco…
Le problème, c’est que l’utilisation de l’alcool m’aidait à tenir une conduite à peu près normale socialement (jovialité, sociabilité, lâcher-prise), bon, évidemment les excès m’ont aussi fait complètement déconner dans des actions regrettables. Casser ce schéma a révélé un trouble qui prend de plus en plus d’ampleur. J’ai très peur de la suite.
Tu me dis de prendre mon temps, mais j’ai des urgences à gérer en ce moment qui me foutent une pression monstre. Je ne peux pas relâcher, sinon tout se cassera la gueule. Je suis seule à gérer ma vie, je ne peux pas me permettre un relâchement, mais la pression commence à me dézinguer. Je ne veux pas faire de séjour en HP, ça me démolirait. Je ne peux pas m’arrêter de bosser non plus, j’ai besoin de mon salaire et de garder une image stable (les arrêts peuvent être dangereux pour le maintien d’un poste à terme), et aussi, ça engendre trop de culpabilité chez moi qui est encore plus destructrice que le fait de forcer. Je dois donc continuer à patauger pour maintenir ma tête hors de l’eau, mais ça commence à devenir dur.
Je n’arrive plus à faire le ménage au sens propre chez moi, prendre soin de moi n’a aucun intérêt. Il fait beau dehors et je n’ai même pas envie de sortir. Je ne mange plus, ne dors plus. Je force pour les autres, car qui pourrait ne pas prendre ses jambes à son coup en voyant un tel bordel psychique ?
J’écris trop, c’est sans filtre et confus, je suis désolée, ça soulage sur l’instant mais ensuite je me sens ridicule.
Merci de ton soutien en tout cas NooN.
(désolée pour les fautes d’orthographe qui me hérissent le poil à la relecture)
(désolée pour les fautes d’orthographe qui me hérissent le poil à la relecture)
Alors ça, on s »en fout, tu écris bien mieux que moi qui ai toujours le même typologie de phrases. Ne parlons pas des conjugaisons. Voilà, c’est fait.
Je n’ai jamais supportée d’être aidée, ça serait un aveu de faiblesse et je ne veux pas inquiéter les autres, qui déjà commence à voir que je me débat.
C’est un des piliers de ton mal-être. Pour rendre la chose plus intime, je vais parler de moi-moi-moi comme j’aime à le dire. Pour faire synthétique, j’ai eu une jambe qui me posait problème à la marche et pour monter à mon appartement. Elle devenait de bois. Pose d’un stent. Ayant toujours eu peur d’un problème cardiaque, cette nouvelle plus le stress au taf m’ont fait décompenser une bipo, chose inimaginable car jamais entrevue auparavant. Quel choc, ne parlons pas de ma femme que j’ai « travaillé » avant l’internement. Puis, pose d’un stent cardiaque en sortie de HP, tout en attendant une angine de poitrine qui viendra sûrement. J’ai une bouteille de Trinitrine qui me permettra de l’affronter en attendant les secours. Un de mes 3 coronaires est fermé à 70%, donc intraitable, pas de stent possible sinon c’est l’infarctus garanti dans l’heure (merci les plaquettes). Ne parlons pas de ma carotide gauche, usine à AVC, et du respirateur pour apnées nocturne en bonus. Quand le doc m’a dit, l’air grave, que le respirateur était à vie, je lui ai dit « ha c’est tout » Ok A+. Plus la peine de prendre des pincettes pour une si insignifiante nouvelle.
Pourquoi te dis-je ça ? Ce n’est pas pour me plaindre, quoique j’ai souvent dû le faire ici afin d’attirer peut-être la pitié ? De même, nous avons tous envie de nous dire que nous pouvons vivre en autarcie et de ne subvenir à nos besoins que par la force de nos propres poignets. J’ai accepté le lâché-prise, la main tendue car je n’étais de toute façon plus capable de quoi que ce soit. Après ma sortie, je faisais chier ma psy pour retourner au boulot alors que j’étais complètement perché. C’est elle même qui m’a dit qu’elle m’interdisait, en tant que docteur en médecine, de retourner au travail. A ce moment là, je me suis dit que pour voir la lumière au bout du tunnel, il faillait que j’y aille, accompagné.
A ce jour, j’essaie d’accepter mes faiblesses subjectives (quand on a le nez contre la miroir, on a pas le recul suffisant) que j’ai toujours vues puissance dix sous le microscope du dégoût de ma personne.
J’avais déjà fait des mises au vert pendant plus de 6 mois, arrêt du tabac, de l’alcool, de tout type d’excitant, et je n’étais pas comme ça, car c’était une approche superficielle, sans questionnement sur la fonction que remplissait le produit. Là, le fait d’arrêter l’alcool dans le but de comprendre comment et qui je suis sans, ben c’est juste un séïsme. Cette approche a mis en lumière le diag bipo, et ça, c’est un cataclysme pour moi.
Je viens de comprendre pourquoi la clope et le shit avaient une place aussi importante dans ma vie. Je tuais mon anxiété avec. Aujourd’hui, j’ai réussi à me convaincre que je devais prendre le taureau par les cornes. Quel a été mon déclencheur ? Le choc de mon nez contre le mur de mon espérance de vie. Si ma jambe n’avait pas été de bois, j’aurais eu un infarctus au taf avant 50 ans, ne faisant pas de sport à l’époque. Le déclencheur alors ? La peur.
Que ce soit la peur ou autre, le résultat est que je prends en charge MAIS, je peux tout à fait être du mauvais côté des stats de l’accident cardiaque, malgré mon cholestérol aujourd’hui bas et mon activité physique quotidienne. La peur s’est transformée en une meilleure acceptation de moi-même.
Remettons les choses dans leur contexte. J’ai une vie familiale que j’ai failli foutre en l’air mais c’est un bien précieux. Et c’est que je te souhaite quand tu dis :
J’aurais besoin d’attentions permanentes, mais je ne peux pas demander ça. Et à qui ?
A qui, Ok si tu es seule. Ça peut se changer. Mais pourquoi tu ne peux pas demander ?? Car tu comptes trop sur toi. L’Homme n’accomplit de grandes choses, qu’avec l’aide des autres. Einstein a soit disant été aidé par sa femme, dans l’ombre, dans la découverte de la relativité. Si un savant se prend pour une merde, que crois-tu qu’il va découvrir ? Que le gaz et une allumette font boum, fin de l’histoire ?
Le problème, c’est que l’utilisation de l’alcool m’aidait à tenir une conduite à peu près normale socialement (jovialité, sociabilité, lâcher-prise), bon, évidemment les excès m’ont aussi fait complètement déconner dans des actions regrettables. Casser ce schéma a révélé un trouble qui prend de plus en plus d’ampleur. J’ai très peur de la suite.
Une nouvelle vie s’offre à toi. Je ne suis pas celui qui t’appelle à la sortie du tunnel, j’y suis encore, dedans. Comme moi, j’espère que tu l’arpenteras en acceptant une aide, sous quelque forme qu’elle soit.
Je vais revoir une psychologue lundi, j’ai du pain sur la planche et des litres de larmes à verser. Si c’est le prix de ma liberté afin d’aborder ma deuxième vie, je prends la main tendue, et que les autres se taisent à jamais.
L’inconscient, c’est une pièce noire que tu éclaires avec une lampe torche. Il n’y a pas d’interrupteur. Tu ne l’as pas encore vu, et moi non plus, mais nous avons de vieux cartons à ouvrir, tous les deux.
L’alcool est le voile qui les recouvre. La peur a été mon moteur afin de faire sortir les substance toxiques de ma vie. Mais attention, je ne te garantis pas des jours qui chantent tout de suite, nous sommes tous des équilibristes désormais.
Tu me dis de prendre mon temps, mais j’ai des urgences à gérer en ce moment qui me foutent une pression monstre. Je ne peux pas relâcher, sinon tout se cassera la gueule.
C’est tout le problème de la vie de nos jours. Speed, tendues, fragiles.
Je vais perdre mon emploi alors que je viens d’acheter une maison en octobre. Ça craint mais je n’ai pas le couteau sous la gorge, pour l’instant. Si je regarde loin, et j’évite de plus en plus, il y aura un crack boursier, la biodiversité, le climat, et j’en passe d’encore plus proche. J’ai encore 25 ans à tirer, pour quelle retraite ? L’euro symbolique, comme le remboursement des lunettes ?
Tu vas te battre contre toi-même, et le combat va faire rage. Tu gagneras des batailles et en perdras d’autres, c’est la vie, pas la rêvée, la vie, point. Sinon, c’est gaz, allumette BOUM ?!!
Tu n’écris pas trop, tu ne fais pas trop de fautes d’orthographe, tu n’es pas une merde.
Tu es écrasé par quelque chose que tu vas renverser.
Ton texte est riche, j’ai dû en oublier. On s’en fout, tout nos problèmes sont à tiroirs comme certaines interrogation d’école. Si tu plantes la première question, tu plantes toutes les autres.
Écris encore ici au fur et à mesure de tes pensées. Lis les autres témoignages pour te décoller la truffe du miroir déformant que tu t’es construit.
Fais moi un MP si tu préfères.
Viens me rejoindre dans le tunnel, direction la sortie.
NooN
(si tu cherches des fautes, tu en trouveras, je ne suis qu’un quidam)
Salut @zed,
Si tu as fait une rencontre, c’est déjà une bonne nouvelle! Bien sûr tu n’es pas obligée de lui parler de ton diagnostic dès le début, il faut gérer ça au feeling. Moi je fais ça assez vite, je n’ai pas le choix: au vu de ma situation professionnelle avortée et des cicatrices sur mon corps, il finirait par le comprendre de lui-même et s’imaginer des horreurs dans son coin. Si ça lui fait peur, qu’il s’en aille, au moins je ne me serai pas assez attachée à lui pour le pleurer. Quant à toi, tu dois faire comme tu le sens. Tu peux attendre qu’il y ait un climat de confiance entre vous et aborder le sujet au moment opportun. En lisant des messages de proches sur le forum, j’ai remarqué que certaines personnes apprenaient la bipolarité de leur conjoint(e) au bout de vingt ans de relation, au moment d’une crise carabinée apparue on ne sait pourquoi; et ce qui revenait, c’était l’impression d’avoir vécu avec un(e) inconnu(e) pendant tout ce temps. Alors j’imagine qu’il faut bien finir par en parler, mais tu n’es pas obligée de le faire pendant le premier petit déj.
Pour ta procrastination et ton catastrophisme qui te handicapent tant: je suis désolée pour cette opportunité ratée. J’ai l’impression que même en prenant le meilleur des traitements et en étant stable, ce comportement pourrait s’atténuer sans pour autant disparaître. C’est ta manière de fonctionner et elle ne te convient pas parce qu’elle te met dans des situations délicates. Et de manière générale, tu sembles avoir besoin de parler. On est là bien sûr, mais en te lisant, j’ai vraiment envie de te conseiller d’aller voir un thérapeute. Un psychologue t’aiderait à parler de ton fonctionnement et à prendre du recul sur celui-ci; tu pourrais faire une psychothérapie de type TTC par exemple. En parlant avec quelqu’un d’étranger, on peut avoir un autre regard sur notre manière de faire les choses; on peut se permettre d’évoquer les tabous, ce qu’on souhaite cacher à notre entourage.
Tu te mets une pression monstrueuse en essayant de tout gérer seule sans montrer ton désarroi à qui que ce soit, mais le risque, c’est qu’un jour tu exploses. Tu ne veux surtout pas faire un séjour en HP et je te comprends, mais si tu continues à jongler avec des poignards en étant perchée sur un fil au-dessus d’un canyon, tu te mets en danger. Je ne voudrais pas que tout vole en éclats le jour où tu n’auras plus la force de faire tout ce que tu fais. Ce que je veux dire, c’est que si tu ne te fais pas aider au plus vite et que tu continues à tout gérer seule, le séjour en HP risque de t’être imposé d’une manière ou d’une autre, parce qu’il faudra te forcer à te reposer. Il est toujours temps d’aller chercher de l’aide, quelle qu’elle soit.
Merci pour ta réponse douce et bienveillante.
Je vois une psy en cabinet, depuis le début de l’année. En parallèle l’addicto au centre où j’ai aussi vu leur psychiatre une fois.
J’ai 2 RDV par semaine (psychologue/addicto).
On creuse pas mal de choses, c’est intéressant.
Si je me suis inscrite sur ce site et que j’y suis si bavarde, c’est lié au diag qui a été posé vendredi. J’avais besoin d’échanger avec des personnes concernées en attendant d’en parler à la psy et à revoir certaines choses avec l’addicto. Je suis à la fois sous le choc et dans le déni, même si le diag expliquerait beaucoup de choses.
Je suis dans la résistance face au traitement, je souhaite déjà comprendre pourquoi le diag a été posé si vite. Et pourquoi pas borderline ? Et pourquoi pas autre chose ?
Je suis très reconnaissante des réponses qui me sont apportées sur le forum. Et je m’excuse sincèrement de vider autant mon sac, c’est égoïste de ma part.
Pour la nouvelle rencontre, c’est quelqu’un qui a l’air très chouette, et je n’aimerais pas l’effrayer ou lui faire de la peine. Je limite nos RDV car je suis dans une très mauvaise phase. J’ai très peur de tout gâcher avec mon négativisme. Il sait que je suis pas dans une bonne période, je ne lui cache pas. Il voit bien que mes réactions sont exagérées, mais ça c’est du bipo tout craché. Il me dit de relativiser, mais justement je n’y arrive pas, le problème est là. Mais comment lui parler de ça… Plus l’arrêt de l’alcool, que j’ai déjà légèrement évoqué, j’ai peur qu’il flippe et qu’il ait une mauvaise image de moi. Moi qui ne veut pourtant que le bonheur des autres 🙁
Je te jure, je suis en train de me demander si je ne devrais pas arrêter tout ce suivi, acheter une bouteille de champagne et passer une soirée romantique sans prise de tête 🙂 L’absence d’alcool me fait perdre un liant social et une légèreté nécessaire pour affronter les choses. Cette fameuse béquille, mais qui peut aussi être bénéfique si maitrisée, non ?
Je m’interroge vraiment à ce niveau. Si l’alcool me permettait de mieux gérer les choses, pourquoi ne pas apprendre à consommer juste ce qu’il faut pour ne pas être down tout le temps ? En ayant conscience que c’est une utilisation thérapeutique. Est-ce réellement plus mauvais que les médicaments si on sait doser ?
J’en ai encore sous la pédale des mots, mais je vais essayer de lever le pied, je suis un peu dans le too much là, en effet 🙂
Bi(pote)sou 🙂
Zed, en me relisant avec un peu de recul, je me rends compte qu’encore une fois que je tourne en rond sur moi-même. Quelque chose cloche en moi et un souci s’y est rajouté récemment. Je m’étais écarté du forum depuis peu car je sentais que je me perdais dans mes réponses comme dans les sujets abordés.
Ma réponse à ton post me le prouve de nouveau, je doute trop et reste obnubilé par mes problèmes pour que ma participation te soit utile, ainsi qu’aux autres. Il vaut mieux que tu prennes en compte ce que dit @lyleith par exemple.
je vais me retirer du forum un temps, c’est le mieux que j’ai à faire. Je peux être aussi bavard et à un moment, j’aimerais effacer mes posts ensuite.
Prends soin de toi
NooN
On t’aime comme tu es, on est là pour parler de nous. C’est thérapeutique pour toi et ton expérience est utile aux autres. Pareil pour @zed, écrire ça fait du bien, ne t’excuse pas de le faire, le forum est fait pour ça.
Je vais dormir mais avant d’oublier: placer « alcool » et « thérapeutique » dans la même phrase me choque. En avoir besoin pendant les moments difficiles et ne pas pouvoir s’en passer au même titre qu’une drogue, ça arrive malheureusement mais il faut se soigner. En prendre consciemment c’est autre chose… L’alcool ne peut pas remplacer un médicament. C’est un toxique. Et ça bousille le cerveau de tous ceux qui en consomment, en particulier les personnes bipolaires. Alors un peu de Champagne pour une occasion, pourquoi pas, mais je te conseille d’être vraiment sevrée avant afin de ne pas y replonger la tête la première. Je pense la même chose des herbes etc, si on arrive à dormir à l’aide des plantes c’est parfait, mais pour moi, il est compliqué de soigner un bipo et ses phases up ou down avec de l’herbe; si ça fonctionnait vraiment on boirait tous des tisanes au lieu de gober des pacman matin et soir. Désolée d’être cash si c’est l’impression que ça donne, c’est juste que ça me surprend que tu aies peur d’un neuroleptique (ça je comprends!) tout en te disant que l’alcool puisse servir de médicament à la place. Si la quetiapine peut sédater et abîmer certains neurones, l’alcool fait exactement la même chose, sauf qu’au lieu de nous soigner, il nous met un uppercut et nous piétine une fois à terre.
J’apprécie tes écrits, et je suis ravie de pouvoir échanger avec toi. Tes mots me sont utiles, ne t’en fais pas sur ce point.
L’alcool thérapeutique, c’est vrai que ça peut paraitre antinomique. Ce que j’entendais par là, c’était une consommation raisonnée (et raisonnable) permettant de garder le lien social lors d’occasions et de garder l’effet anxiolytique de l’alcool au besoin (sans se massacrer). Mais tu as raison, l’alcool ne doit pas être un traitement. J’ai pris des anxio hier pour calmer mes crises d’angoisses. j’en prendrai ponctuellement le temps de voir ce que donne la quetiapine (les deux sont-ils compatibles d’ailleurs ?). J’ai beaucoup réfléchi hier soir, et je ne dois pas me braquer, je dois aller mieux. Si cette molécule m’aide, ça sera bien mieux que de lutter en vain contre des états où on va me retrouver en boule dans le lave-vaisselle si j’arrive au point de rupture (décompensation).
Ça ne coute rien d’essayer, et de continuer à creuser le diag avec le médecin. C’est difficile d’accepter un traitement (eh oui, les neuro, ça fait peur), mais à un moment c’est sûrement vital. Je dois m’avouer que je ne peux pas tout régler toute seule, et que mon cerveau a besoin d’être maîtrisé pour me permettre des journées plus sereines.
Merci pour tes mots, « cash », c’est très bien 🙂
Salut à toi. Je ne suis pas un grand bavard sur ce forum mais j’ai failli t’écrire hier car je trouvais ton message plein de vérité et de bienveillance. Ne doute pas un instant que tes messages aient pu aider des personnes ici, d’ailleurs ce n’est pas si courant de trouver de la bienveillance sur un forum, mais ici c’est le cas (merci à vous tous) et je suis certain que c’est d’une grande aide pour les personnes qui se posent plein de questions et qui doute à propos de telle ou telle chose. La preuve, c’est qu’on est plein à être suivis en psychothérapie ou autre mais on vient quand même échanger ici et trouver une écoute ou juste des personnes dans le même cas que nous pour partager nos expériences. Enfin voilà, c’est bien aussi de prendre du recul à propos des forums mais sache que tes messages sont tout sauf inutiles !
benzo et quietapine peuvent se conjuguer je pense. Cela dit je te déconseille de t’automedicamenter. Parles en a ton psychiatre avant.
cela dit je pense que les psy ne se rendent pas compte du pas qu’il faut franchir pour prendre un neuroleptiques, ce n’est pas anodin comme traitement. Eux ils distribuent ça comme des bonbons mais c’est nous qui les prenons et qui en subissons les effets secondaires.
Je ne dis pas qu’il ne faut plus boire d’alcool à vie, je sais bien qu’il y a des événements dans lesquels ça peut être compliqué de ne pas boire du tout. Il m’arrive de boire un verre lors de certaines occasions, notamment lorsque je suis avec des gens qui sont fiers de boire dès qu’ils le peuvent et qui se foutent publiquement de moi lorsque je refuse un verre. Si je finis par l’accepter, ce n’est pas vraiment pour m’intégrer mais surtout parce que je dois toujours me justifier en long, en large et en travers en évitant soigneusement les termes « bipolaire », « ancienne alcoolique » ou « médicaments ayant une interaction avec l’alcool », ce qui est mission impossible, alors je finis par boire cet excellent mousseux avec autant de plaisir qu’un bon verre de vitriol. Si je pouvais juste tomber enceinte et le rester toute ma vie ça m’arrangerait; et encore, connaissant les lascars, je suis sûre que j’aurais encore tort de vouloir protéger mon bébé. Quand tu connais les dommages de l’alcool et que tu te retrouves obligée de vivre dans un milieu où c’est normal d’en boire et anormal de le refuser, il y a de quoi se taper la tête contre les murs.
Pour avoir considéré la bouteille comme ma meilleure amie et mon médicament pendant plusieurs années, le seul conseil que je peux te donner, c’est au moins d’arrêter totalement l’alcool pendant un moment. Quand le sevrage n’est pas totalement fait et que notre cerveau est encore habitué au poison, boire « un seul verre » peut être fatal. Le cerveau est ravi de retrouver son toxique préféré, mais une fois le verre vide, il en réclame un autre parce qu’il ne retrouve pas sa dose habituelle. J’ai vu des alcooliques abstinents boire « un seul verre » et retomber dedans la tête la première. Quand je dis alcoolique, je ne parle pas seulement de ceux qui tâtent le whisky dès le petit déj. Boire à la soirée du lundi, à l’apéro du mardi, au restau du mercredi, petite pause le jeudi mais ça nous manque un peu, soirée du vendredi, grosse soirée du samedi et repas de famille le dimanche, c’est déjà une forme d’alcoolisme et il n’y a qu’un pas pour siroter un peu de whisky le matin pour stopper les petits tremblements qui nous embêtent un peu.
Pour les anxio, il est tout à fait possible d’en prendre avec de la quetiapine, mais comme le dit Melo, l’automédication n’est pas toujours judicieuse. Ce n’est pas à un patient de conseiller un autre patient sur sa prescription, et la prise d’un anxio ou deux n’est pas anodine, au même titre qu’un neuro. Ça doit absolument être encadré par un médecin.
Je vous remercie de tout cœur pour votre support. Sincèrement.
Mon humeur varie excessivement depuis que j’ai été arrêté il y environ un mois, et même plus en avant car j’avais pleuré en sanglots au travail, surtout depuis qu’on ne veut plus de moi. On pourrais dire que cette humeur elle est labile pour avancer le mot savant. Je passe d’une petite montée hypo où je dors 4 puis 2h, cassée à coup de benzo et Théralène, mixte atténuée puis grosse fatigue. En conclusion, je suis encore sur la corde. Une petite embrouille familiale et je descends au point de me mettre moi-même devant le miroir déformant.
Je crois aider, et au final, le cordonnier mal chaussé se prends les pieds dans ses lacets.
Merci encore à vous
@zed quand je te dis que j’arpente le tunnel, ne te sens pas seule car c’est faux. Tu en sortiras grandi, le temps sera de toute façon le seul juge.
PS : j’attends ce putain de soleil, il me manque
J’ai appelé l’addicto pour discuter de tout ça avec lui avant notre RDV prévu vendredi. Mes peurs quant au traitement, le choc de la piste bipo, tout ça tout ça.
Il me dit que sa prescription est un essai (d’où la faible dose de de quetiapine). Pas incompatible avec les benzo le temps que ça fasse effet. Pas incompatible avec mes plantes non plus mais à voir après si augmentation des doses car la griffonia est un sérotoninique, pas forcément recommandé en cas de bipo.
Je vais aller acheter les médocs et commencer ce soir. On verra ce que ça donne au bout de 5 jours quand je le reverrai.
J’a parlé avec lui de mon idée antinomique de consommation d’alcool thérapeutique. Il m’a répondu que c’est ce que j’avais toujours fait. Bien envoyé ! Donc l’alcool pour calmer les angoisses et dans les phases dépressives pour retrouver l’état maniaque. Et dans l’état maniaque pour le maintenir et l’amplifier. Ca n’est pas se soigner, et ça aggrave les choses. Et c’est surtout cette conduite qui aurait pu masquer la bipo depuis mon adolescence, si vraiment le diag est avéré. Il me confirme que là, c’est un peu expérimental, qu’il est très difficile d’être catégorique, il y a tellement de facteurs à prendre en compte. Il m’a aussi dit de ne pas en parler à mon entourage, du moins pour l’instant.
Comme tu dis Lyleith, la conso d’alcool est toujours un sacré sujet quand on a décidé de ne plus boire. On a l’impression de devoir se justifier ou trouver des excuses, ou des mensonges pour éluder. Car évidemment on ne peut pas dire à tout le monde ce qui nous arrive, les gens ne chercheraient pas à comprendre et ferait des raccourcis de jugement biaisés par leur ignorance sur le sujet.
Et la bouteille meilleure amie, oui, je connais bien. Un verre et on peut replonger direct. J’en étais arrivée à me siffler une bouteille de vin tous les soirs, seule. Sans compter tous les excès depuis mon adolescence, les binge drinking à faire des black out, la conso d’autres produits. Ca me mettait up ++. Puis les descentes étaient terribles. Mes consos ont quasiment toujours été excessive. Comme mes états.
J’aime beaucoup échanger avec toi, n’en doute pas une seconde.
Je crois que sur ce forum, on est tous plus ou moins sur la corde, non ?
Il semble y avoir des périodes où on se stabilise, puis des rechutes dans l’anxiété et la dépression. Moi perso, plus de phases up depuis que j’ai arrêté l’alcool. C’est plutôt l’effondrement. Donc se libérer de ses anciennes addictions, ça se paie pendant une période, on doit se reconditionner.
Prends bien soin de toi, nous sommes tous là les uns pour les autres ici. Un peu comme les issues de secours dans les tunnels 🙂 Je suis nouvelle mais je l’ai vu tout de suite.